Publié

La France s'est à nouveau mobilisée mardi contre la réforme des retraites

En France, deuxième journée de grève contre la réforme des retraites. Un mouvement très suivi dans les transports et les écoles.
En France, deuxième journée de grève contre la réforme des retraites. Un mouvement très suivi dans les transports et les écoles. / 12h45 / 1 min. / le 31 janvier 2023
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à travers la France pour protester contre l'impopulaire réforme des retraites, projet phare du président Emmanuel Macron, mais la grève semblait moins suivie que lors de la première journée de mobilisation le 19 janvier.

Partout en France, les cortèges affichaient le même refus de la réforme phare d'Emmanuel Macron et son report de l'âge légal de départ à 64 ans.

Selon les syndicats, plus de 2,5 millions de personnes ont défilé dans le pays. Le ministère de l'Intérieur en a compté moitié moins, mais tout de même plus de 1,27 million. Davantage que la première mobilisation du 19 janvier, et même plus que le record historique de 2010, au plus fort de la contestation contre une précédente réforme des retraites.

Forts de ce nouveau succès, les huit principaux syndicats français ont décidé de prolonger le mouvement social. Réunis en début de soirée au siège de Force ouvrière, ils ont appelé à deux nouvelles dates de mobilisation, mardi 7 et samedi 11 janvier.

Forte mobilisation à Paris, selon les syndicats

Dans plusieurs grandes villes, comme Montpellier, Nantes, Rennes ou Marseille, la participation était supérieure à celle de la première mobilisation du 19 janvier. A Paris, les organisateurs ont compté 500'000 manifestants, quand la préfecture de police en a dénombré 87'000, et le cabinet indépendant Occurrence 55'000.

"C'est l'une des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d'années", a déclaré Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, présent dans le cortège parisien.

La cheffe du gouvernement Elisabeth Borne a admis en fin de journée que sa réforme "suscite des interrogations et des doutes". "Nous les entendons", a assuré dans un tweet la Première ministre.

Les défilés se sont dans l'ensemble déroulés dans le calme, sous la surveillance de 11'000 policiers et gendarmes, dont 4000 à Paris. Quelques heurts ont toutefois émaillé le parcours dans la capitale, donnant lieu à 23 interpellations, selon la préfecture. Des incidents ont aussi été signalés à Rennes (16 interpellations) et Nantes (4 interpellations).

Nombre de grévistes en baisse

Les nouvelles dates de mobilisation ont été annoncées alors que la grève a été moins suivie dans plusieurs secteurs clé. A commencer par la SNCF, où 36,5% des agents ont cessé le travail mardi, contre 46,3% le 19 de source syndicale.

La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont toutefois appelé à cesser le travail les 7 et 8 février, prélude à un préavis reconductible "dès la mi-février". En plein pendant les vacances d'hiver. "On fera tout pour que les Français qui travaillent puissent prendre un peu de repos mérité", a affirmé le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, sur TF1.

La grève a aussi marqué le pas dans l'Education nationale, où le ministère comptabilisait à la mi-journée un quart de grévistes dans le primaire comme dans le secondaire, tandis que la FSU annonçait 55% de professeurs des collèges et des lycées en grève.

>> Les explications de Raphaël Grand dans le 12h45 :

Importantes manifestations à Paris contre la réforme des retraites. Les explications de Raphaël Grand.
Importantes manifestations à Paris contre la réforme des retraites. Les explications de Raphaël Grand. / 12h45 / 1 min. / le 31 janvier 2023

Une réforme "indispensable"

La réforme des retraites, chantier crucial du second quinquennat d'Emmanuel Macron, prévoit un recul de l'âge légal de 62 à 64 ans et une accélération de l'allongement de la durée de cotisation.

Malgré un rejet croissant dans l'opinion, l'exécutif reste ferme: Emmanuel Macron a jugé lundi soir la réforme "indispensable", après la Première ministre Elisabeth Borne qui avait estimé que le report de l'âge légal de départ à 64 ans n'était "plus négociable".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin accuse de son côté les partis de gauche de "bordéliser" le débat pour "empêcher systématiquement le gouvernement d'avancer".

Quelque 7000 amendements

A l'Assemblée nationale, quelque 7000 amendements ont été déposés, dont 6000 par la gauche, contre la réforme. Elisabeth Borne a assuré devant des députés que la majorité resterait "unie" et ferait bloc derrière le président de la République et son projet".

La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite ne soient complètement comparables.

Le gouvernement a fait le choix d'allonger la durée de travail, pris pour répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population. Il défend son projet en le disant "porteur de progrès social", notamment en revalorisant les petites retraites.

afp/ther/vajo

Publié