Le suivi en Ukraine du 1er février.
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Les Russes vont "tenter une offensive aux alentours du 24 février", selon l'Ukraine

- Selon le ministre de la Défense ukrainien Oleksii Reznikov, interrogé mercredi soir sur BFMTV, "la Russie se prépare très sérieusement à l'offensive et à mobiliser 500'000 hommes". Elle pourrait attaquer le 24 février.

- Une série de perquisitions et d'opérations de police visant un oligarque, des administrations et des responsables officiels avait lieu mercredi en Ukraine pour des affaires de corruption, un mal qui ronge ce pays et a notamment touché, en pleine guerre, les approvisionnements de l'armée.

- Le Kremlin a estimé mercredi que la livraison potentielle de missiles de plus longue portée à l'Ukraine par les Etats-Unis ne changerait "pas le cours des événements" et que la Russie poursuivrait son offensive coûte que coûte.

Suivi assuré par RTSinfo

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Le suivi de la journée de mercredi

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Un tir de missile fait trois morts à Kramatorsk

Au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessées mercredi par un tir de missile russe sur des immeubles d'habitation au centre de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé la police.

"Au moins huit immeubles d'habitation ont été endommagés, dont un complètement détruit. Des personnes pourraient se trouver sous les décombres", a indiqué la police de Donetsk. "Trois personnes ont été tuées et vingt autres blessées", a établi un second bilan publié dans la nuit.

"Plus d'un centaine de policiers sont à l'oeuvre sur le lieu de l'attaque", a-t-elle précisé.

22h30

L'Ukraine s'attaque à "l'ennemi intérieur" de la corruption

L'Ukraine a lancé mercredi une vague de perquisitions visant administrations, fonctionnaires et personnalités, les autorités assurant faire de la lutte contre la corruption une priorité (voir traitement mercredi à 14h00). "Justice sera rendue", a affirmé le président Volodymyr Zelensky, dans son message quotidien sur internet.

Le patron du Service de sécurité ukrainien (SBU), Vassyl Maliouk, a précisé qu'il s'agissait d'une campagne pour "porter un coup à l'ennemi intérieur". "Ce n'est que la première étape", a-t-il affirmé, "et on ne va pas s'arrêter là", jurant de "mettre les menottes" à ceux qui ont "l'audace de faire du mal à l'Ukraine".

Les autorités ukrainiennes ont dit avoir perquisitionné le domicile du milliardaire Igor Kolomoïski, l'ex-ministre de l'Intérieur Arsen Avakov et le fisc ukrainien, tandis que la direction des Douanes a été limogée. De hauts responsables du ministère de la Défense ont également reçu la visite d'enquêteurs.

Donner des garanties à l'UE

Ces descentes interviennent une semaine après le limogeage d'une série de hauts responsables dans la foulée d'une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l'armée, premier scandale d'ampleur depuis l'invasion russe il y a près d'un an.

>> En lire plus : Démissions en chaîne à la tête de l'Ukraine après un scandale de corruption

En outre, Kiev accueille vendredi un sommet avec l'Union européenne (UE) qui a fait de la lutte anticorruption une condition à l'accession de l'Ukraine au bloc européen. Il sera précédé d'une réunion des membres de la Commission européenne et du gouvernement ukrainien.

21h15

Les Russes vont "tenter une offensive aux alentours du 24 février"

Selon le ministre de la Défense ukrainien Oleksii Reznikov, interrogé mercredi soir sur BFMTV, "la Russie se prépare très sérieusement à l'offensive et à mobiliser 500'000 hommes". Elle pourrait attaquer le 24 février.

"Officiellement, ils ont annoncé 300'000, mais quand on voit les troupes aux frontières, selon nos évaluations, c'est beaucoup plus", a-t-il déclaré. Pour le ministre, les forces russes "peuvent tenter une offensive sur deux axes: le Donbass et le sud".

Des soldats près de la ligne de front. [Reuters - Clodagh Kilcoyne]
Des soldats près de la ligne de front. [Reuters - Clodagh Kilcoyne]

18h45

Pour les Russes, la route des JO 2024 s'annonce incertaine

Y aura-t-il des sportifs russes et biélorusses à Paris pour les Jeux olympiques de 2024? Si l'Ukraine, soutenue par les pays baltes et la Pologne, réclame d'ores et déjà l'exclusion des deux pays, le Comité international olympique (CIO) travaille à leur réintégration sous bannière neutre.

Pour rappel, les athlètes russes et biélorusses sont bannis de la plupart des compétitions internationales depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, les fédérations internationales ayant suivi la "recommandation" en ce sens du CIO.

En parallèle, deux expertes de l'ONU ont salué mercredi la volonté du CIO de réintégrer les sportifs russes et biélorusses au sport mondial en tant qu'athlètes neutres, mais estimé que ceux qui soutenaient le conflit en Ukraine ne devaient pas être exclus.

Avec sa décision d'exclure la Russie du sport mondial, le CIO a ouvert une boîte de Pandore

Lukas Aubin, directeur de recherche à l'IRIS

La réintégration des sportifs russes et biélorusses "ne sera pas facile", note Lukas Aubin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques à Paris (IRIS) et auteur de "Géopolitique de la Russie".

"En réintégrant les Russes, le CIO pourrait dire qu'il a échoué dans sa tactique politique: utiliser le sport pour repousser les forces russes. Ou il poursuit sa politique d'exclusion tant que la guerre continue. Pour le moment, le CIO est dans un point entre les deux", analyse Lukas Aubin, mercredi dans l'émission de la RTS Forum.

Et d'ajouter: "Avec sa décision d'exclure la Russie du sport mondial, le CIO a ouvert une boîte de Pandore. Jusqu'à présent, le sport devait être apolitique, selon les grandes institutions sportives. Mais le 24 février 2022, le CIO a pris position, en disant 'non' à la guerre et à la politique impérialiste de Vladimir Poutine en Ukraine. Le CIO essaie désormais de refermer cette boîte de Pandore."

>> L'interview de Lukas Aubin dans Forum :

Les athlètes russes auront-ils leur place aux JO 2024? Interview de Lukas Aubin
Les athlètes russes auront-ils leur place aux JO 2024? Interview de Lukas Aubin / Forum / 5 min. / le 1 février 2023

18h15

L'UE veut former 30'000 soldats ukrainiens, doublant son objectif initial

L'Union européenne veut former 30'000 soldats ukrainiens, soit un doublement de son objectif initial, afin d'aider Kiev à faire face à l'invasion russe, a annoncé mercredi un responsable européen.

Les Vingt-Sept ont mis en place en novembre un programme visant à former 15'000 Ukrainiens dans ses différents Etats membres.

"Ce chiffre sera probablement atteint avant la fin du deuxième trimestre de cette année et il y a aura un nouvel objectif d'entraînement de 15'000 soldats ukrainiens par différents pays européens", a indiqué ce responsable, sous couvert d'anonymat.

"Cela portera à 30'000 le nombre de soldats formés dans ce cadre", a-t-il ajouté. Les formations se déroulent dans plusieurs pays d'Europe, avec un centre principal de la mission situé en Pologne, pays frontalier de l'Ukraine.

Ce nouvel objectif, qui sera formellement annoncé lors d'un sommet UE-Ukraine prévu à Kiev vendredi, intervient au moment où les Américains et les Européens renforcent leur soutien militaire à l'Ukraine.

17h00

Vladimir Poutine attendu jeudi à Volgograd pour le 80e anniversaire de la victoire de Stalingrad

La ville russe de Volgograd (ex-Stalingrad) a inauguré mercredi un buste de Staline, à la veille du 80e anniversaire de la victoire soviétique sur les nazis à Stalingrad.

Les monuments à la gloire de Staline, qui incarne la victoire soviétique sur les nazis, mais aussi un régime de terreur qui a fait des millions de victimes, sont rares en Russie.

Le buste de Staline aux côtés de ceux de deux chefs militaires célèbres pour leur rôle dans la bataille de Stalingrad, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski. [AFP - STRINGER]
Le buste de Staline aux côtés de ceux de deux chefs militaires célèbres pour leur rôle dans la bataille de Stalingrad, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski. [AFP - STRINGER]

Sous un ciel gris et l'oeil de dizaines de badauds, des soldats ont déposé des fleurs au pied des trois bustes en bronze. Plus tôt mercredi, les cérémonies en hommage à la victoire soviétique à Stalingrad avaient débuté par des dépôts de gerbes au pied de la Flamme éternelle sur la fosse commune des défenseurs de la ville.

Les journées du 1er et 2 février ont été déclarées non travaillées à Volgograd par les autorités. Le président Vladimir Poutine est attendu sur place jeudi pour prendre la parole, près d'un an après avoir ordonné le début de l'offensive en Ukraine.

La ville russe de Volgograd (ex-Stalingrad) a inauguré mercredi un buste de Staline. [AFP - STRINGER]
La ville russe de Volgograd (ex-Stalingrad) a inauguré mercredi un buste de Staline. [AFP - STRINGER]

Ces commémorations interviennent alors que le Kremlin n'a cessé de présenter son offensive contre l'Ukraine comme une opération de "dénazification", dans la lignée de l'héritage de la Seconde Guerre mondiale. Pour les Russes, Stalingrad est synonyme de la victoire sur le nazisme et cette bataille occupe une place centrale dans le patriotisme que promeut le Kremlin.

Vladimir Poutine ne cesse de qualifier de "néonazies" les autorités ukrainiennes qui sont déterminées, selon lui, à exterminer les populations russophones de l'est de l'Ukraine.

16h45

La Russie met en garde Israël contre toute livraison d'armes à l'Ukraine

La Russie a mis en garde Israël mercredi contre d'éventuelles livraisons d'armes à l'Ukraine, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué "examiner la question" (voir traitement de mercredi à 7h00).

"S'agissant des livraisons d'armes (à l'Ukraine), on ne classe pas les pays selon la géographie. Nous disons que tous les pays qui livrent des armes doivent comprendre que nous considérerons (ces armes) comme des cibles légitimes pour les forces armées russes", a dit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, au sujet de la possibilité d'approvisionnements israéliens.

15h50

Kherson cible de 42 bombardements, selon les autorités locales

L'armée russe a procédé mardi à 42 tirs d'artillerie, de mortier et de lance-roquettes multiples dans l'oblast de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, selon les autorités régionales qui font état d'un mort et d'un blessé.

Huit bombardements ont été dénombrés à Kherson même, où des habitations ont été touchées, précisent-elles sur Telegram.

Selon les Services de renseignement du ministère britannique de la Défense, l'une des campagnes de bombardements les plus intenses du conflit a probablement eu lieu ces derniers jours sur la rive ouest du Dniepr, où se trouve Kherson. L'artillerie russe a notamment continué à pilonner Kherson depuis la rive orientale du fleuve, précisent-ils sur Twitter.

"Les raisons précises qui poussent la Russie à dilapider ses stocks bien entamés de munitions dans cette ville ne sont pas claires. Il est toutefois probable que l'état-major cherche à démoraliser les civils et à dissuader les forces ukrainiennes de contre-attaquer sur l’autre rive du Dniepr."

15h30

La diplomatie russe dénonce les propos "absurdes" d'Emmanuel Macron

La diplomatie russe a jugé mercredi "absurde" que le président français Emmanuel Macron puisse penser que les livraisons d'armes à l'Ukraine ne constituent pas une escalade.

"C'est absurde", a dit à la presse la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. "Le président français croit-il vraiment que des livraisons d'armes lourdes, d'avions au régime de Kiev (...) ne mènera pas à une escalade de la situation?"

"Je n'arrive pas à croire qu'il s'agit là de la logique d'un adulte", a-t-elle lâché.

La France a annoncé mardi qu'elle allait fournir à l'Ukraine 12 canons Caesar, en plus des 18 canons de ce type déjà livrés, mais Paris se refuse à ce stade à livrer ses chars Leclerc.

14h00

Perquisitions chez des personnalités et dans des administrations en Ukraine

Une série de perquisitions et d'opérations de police visant un oligarque, des administrations et des responsables officiels avaient lieu mercredi en Ukraine pour des affaires de corruption, un mal qui ronge ce pays et a notamment touché, en pleine guerre, les approvisionnements de l'armée.

David Arakhamia, le chef du parti du président Volodymyr Zelensky, a annoncé sur Telegram que les opérations de police visaient notamment le milliardaire Igor Kolomoïski, l'ex-ministre de l'Intérieur Arsen Avakov et le fisc ukrainien, tandis que la direction des Douanes a été limogée. De hauts responsables du ministère de la Défense ont également reçu la visite d'enquêteurs.

"Le pays va changer avec la guerre et si quelqu'un n'est pas prêt au changement, l'Etat viendra le faire changer", a insisté David Arakhamia, faisant allusion au mal endémique de la corruption.

Ces descentes de police interviennent une semaine après le limogeage d'une série de hauts responsables ukrainiens dans la foulée d'une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l'armée, le premier scandale de cette ampleur depuis le début de l'invasion russe.

>> En lire plus : Démissions en chaîne à la tête de l'Ukraine après un scandale de corruption

Une voiture de police à Dnipro. [AFP - Alexander Nemenov]
Une voiture de police à Dnipro. [AFP - Alexander Nemenov]

11h00

La livraison d'armes de longue-portée à l'Ukraine ne dissuadera pas l'offensive russe

Le Kremlin a estimé que la livraison potentielle de missiles de plus longue portée à l'Ukraine par les Etats-Unis ne changerait "pas le cours des événements" et que la Russie poursuivrait son offensive coûte que coûte.

Les approvisionnements en missile d'une portée de 150 km mèneraient "vers un attisement des tensions, vers une hausse du niveau d'escalade. Nous le voyons, cela impliquerait pour nous des efforts supplémentaires, mais ça ne changera pas le cours des évènements, l'opération militaire spéciale continuera", a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

10h40

Un journaliste russe critique de l'armée condamné par contumace à de la prison

Un journaliste et ex-député russe, Alexandre Nevzorov, a été condamné par contumace à huit ans de détention pour avoir prétendument diffusé de "fausses informations" sur les agissements de l'armée russe en Ukraine.

Dès les premières semaines de son assaut contre l'Ukraine lancé le 24 février 2022, la Russie a mis en place de lourdes peines pour réprimer toute critique de son offensive et de l'armée.

"Alexandre Nevzorov est condamné à une peine de huit ans d'emprisonnement à purger dans une colonie pénitentiaire", a déclaré la juge Evguénia Nikolaeva du tribunal Basmanny de Moscou, selon les agences russes.

Le parquet avait requis neuf ans de prison, tandis que son avocat avait demandé l'acquittement de son client, qui s'est exilé à l'étranger et anime une chaîne YouTube ayant près de deux millions d'abonnés.

Fin mars 2022, le Comité d'enquête, chargé des principales affaires en Russie, avait annoncé l'ouverture d'une enquête contre Alexandre Nevzorov, 64 ans, lui reprochant d'avoir "sciemment publié de fausses informations sur un bombardement délibéré d'une maternité de Marioupol (sud-est de l'Ukraine, n.d.l.r.) par l'armée russe".

08h30

Plus de pétrole russe pour les pays qui appliquent un prix plancher

Le gouvernement russe a interdit aux exportateurs nationaux de pétrole et aux organes de régulation de respecter les plafonds sur les prix imposés par les Occidentaux sur le brut russe, une mesure destinée à renforcer l'interdiction décidée par le Kremlin des livraisons vers les pays concernés.

Fin décembre, le président russe Vladimir Poutine a publié un décret interdisant l'exportation de tout produit pétrolier vers des pays respectant des plafonds sur les prix du pétrole russe, cela pour une durée de cinq mois à compter du 1er février.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Une vue de la raffinerie de pétrole russe Gazpromneft à Moscou. [EPA/Keystone - Maxim Shipenkov]EPA/Keystone - Maxim Shipenkov
La Russie interdit les exportations de pétrole à destination des pays qui plafonnent les prix / La Matinale / 1 min. / le 1 février 2023

07h00

Benjamin Netanyahu dit envisager une aide militaire à l'Ukraine

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit mercredi que son pays envisageait une aide militaire pour l'Ukraine, tout en se proposant comme médiateur dans le conflit entre Kiev et Moscou.

"Eh bien, je suis certainement en train d'examiner la question", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une interview à la chaîne américaine CNN, qui lui demandait si Israël comptait offrir de l'aide à l'Ukraine, comme son système de défense aérienne Dôme de fer.

Benjamin Netanyahu s'est abstenu jusqu'à présent de prendre fermement parti pour l'Ukraine, soucieux de ménager la Russie qui contrôle l'espace aérien de la Syrie voisine d'Israël et ferme habituellement les yeux sur les opérations de l'Etat hébreu contre l'Iran.

Rôle de médiateur

Le dirigeant a déclaré qu'il lui avait été demandé de jouer un rôle officieux de médiateur après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février de l'an dernier, mais qu'il n'avait pas donné suite car il était alors dans l'opposition.

Il a ajouté qu'il était prêt à intervenir en tant que médiateur si les belligérants et les Etats-Unis le lui demandaient. "Je suis là depuis assez longtemps pour savoir qu'il doit y avoir un bon moment et les bonnes circonstances. Si elles se présentent, je l'envisagerai certainement", a-t-il déclaré.

Il a aussi confirmé que les Etats-Unis avaient transféré vers l'Ukraine des munitions d'artillerie qui étaient auparavant stockées en Israël et a laissé entendre que l'Etat hébreu agissait de son côté pour entraver la production en Iran d'armes pour la Russie.

00h00

Le déroulé de la journée de vendredi

>> Le détail des événements lors de la journée de mardi : Le naufrage du Moskva a fait un mort et 27 disparus, annonce la Russie