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L'AIEA s'inquiète d'un changement du mode d'enrichissement d'uranium iranien

Lors d'une manifestation en 2013, des étudiants affichaient leur soutien au programme nucléaire iranien autour de la centrale souterraine de Fordo (image d'archive). [Keystone - EPA/STR]
L'AIEA s'inquiète après avoir constaté un changement du mode opératoire pour enrichir l'uranium iranien / Le Journal horaire / 42 sec. / le 2 février 2023
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a rappelé mercredi l'Iran à l'ordre après avoir constaté un changement du mode opératoire pour enrichir l'uranium à 60% dans l'usine souterraine de Fordo, qui n'avait pas été signalé au préalable.

L'instance onusienne, chargée de vérifier le caractère pacifique des activités nucléaires, "a détecté lors d'une visite inopinée le 21 janvier que deux cascades de centrifugeuses étaient interconnectées d'une manière sensiblement différente" à ce qui avait été déclaré par Téhéran, selon un rapport consulté par l'AFP.

Le chef de l'AIEA Rafael Grossi s'est dit "préoccupé par cette modification significative" effectuée "sans en avoir informé l'agence en amont".

"Cela est incompatible avec les obligations de l'Iran et nuit à la capacité de l'Agence (...) à mettre en place des mesures efficaces sur ce site", a-t-il souligné.

Seuil largement dépassé

Le site de Fordo est particulièrement surveillé depuis que l'Iran a commencé à y produire de l'uranium enrichi à 60% en novembre 2022, en plus du site de Natanz.

Ce seuil dépasse largement celui de 3,67% fixé par l'accord de 2015 entre Téhéran et les grandes puissances et se rapproche des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique.

Depuis le retrait des Etats-Unis de ce pacte en 2018 et le rétablissement des sanctions, la République islamique, qui a toujours nié vouloir se doter de la bombe atomique, s'est progressivement affranchie de ses engagements.

"Ils ont amassé suffisamment de matériel nucléaire pour fabriquer plusieurs armes nucléaires", même si d'autres étapes sont nécessaires, avait averti la semaine dernière M. Grossi devant le Parlement européen.

Les négociations pour ranimer l'accord, qui avaient démarré en avril 2021, sont au point mort dans un contexte de tensions croissantes entre l'Iran et les grandes puissances occidentales.

ats/ther

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