Les 47 accusés seront jugés pour avoir enfreint la drastique loi sur la sécurité nationale, des faits passibles de la prison à vie, dans une affaire devenue pour les détracteurs de Pékin le symbole de la criminalisation de la dissidence à Hong Kong.
A l'ouverture du procès, un petit groupe de manifestants s'est rassemblé lundi devant le tribunal de Hong Kong, ont constaté des journalistes de l'AFP. Deux d'entre eux, qui scandaient "Libérez immédiatement tous les prisonniers politiques", ont déployé une banderole, sur laquelle était écrit "La répression est éhontée".
Un autre manifestant a été aperçu le poing levé en signe de solidarité avec les accusés. Un grand nombre de policiers ont été déployés à proximité.
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Illustration de l'avenir des droits à Hong Kong
En outre, plus d'une centaine de personnes ont fait la queue devant le tribunal, certaines pendant la nuit, dans l'espoir d'assister au début du procès.
Les accusés, dont la plupart sont emprisonnés depuis près de deux ans, affirment qu'ils sont poursuivis pour avoir pris part à une action politique.
Les défenseurs des droits humains et observateurs politiques soulignent, eux, combien ce procès illustre l'utilisation du système judiciaire hongkongais pour écraser le peu d'opposition qu'il reste dans cette ville, depuis la répression des manifestations prodémocratie de 2019.
Les accusés encourent la prison à vie
Il s'agit de la plus grande affaire judiciaire à ce jour en vertu de la loi de sécurité nationale qui a brisé toute dissidence dans la métropole, à l'instar de la législation en Chine continentale.
La Chine affirme que ce texte législatif était nécessaire pour calmer les immenses manifestations, qui ont donné lieu à des affrontements, parfois violents, entre les forces de l'ordre et les manifestants.
Les 47 accusés, dont un juriste et d'anciens députés, encourent la prison à vie s'ils sont reconnus coupables de "complot en vue de commettre un acte de subversion". Seize d'entre eux ont déjà plaidé non coupable.
Les personnes jugées représentent un large éventail de l'opposition hongkongaise - depuis l'éminent juriste Benny Tai jusqu'aux anciens élus tels que Claudia Mo, Au Nok-hin et Leung Kwok-hung, en passant par de jeunes militants prodémocratie comme Joshua Wong et Lester Shum.
Le procès se déroule en audience publique, mais sans jury, ce qui constitue une entorse à la tradition de common law de Hong Kong.
"Acte de subversion"
Tous ont été conjointement inculpés en mars 2021 de "complot en vue de commettre un acte de subversion" pour avoir organisé, un an plus tôt, une élection primaire officieuse destinée à sélectionner des candidats de l'opposition en vue des législatives.
Leur objectif déclaré était alors d'obtenir une majorité au sein de l'assemblée partiellement élue de la ville, afin d'opposer leur veto aux budgets et de forcer potentiellement à la démission la dirigeante pro-Pékin de Hong Kong alors en place, Carrie Lam.
Les autorités de Hong Kong les accusent d'avoir tenté de renverser le gouvernement pro-Pékin de la ville.
En dépit des avertissements officiels, plus de 610'000 personnes ont voté aux primaires, soit près d'un septième des habitants de Hong Kong en âge de voter.
Les autorités ont finalement renoncé à l'élection de l'assemblée hongkongaise et Pékin a instauré un nouveau système politique qui contrôle strictement les candidats au pouvoir.
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afp/miro