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Appel à réparation des Amérindiens de Guyane pour assimilation forcée

RTSreligion (vidéo) - En Guyane, d’anciens pensionnaires placés de force dans les "home indiens" demandent des réparations
RTSreligion (vidéo) - En Guyane, d’anciens pensionnaires placés de force dans les "homes indiens" demandent des réparations / RTSreligion / 2 min. / le 6 février 2023
Un collectif d’anciens pensionnaires amérindiens d’internats religieux français en Guyane a été créé jeudi dernier février près de Cayenne. Son but est d'obtenir reconnaissance et réparation des violences subies durant l'enfance.

Dès les années 1930 et durant 80 ans, plus de 2000 enfants amérindiens ont été forcés d’intégrer des internats catholiques du département français de la Guyane. Ils étaient notamment obligés d'y parler français, de prier, d’assister aux messes et d’apprendre le catéchisme, sous peine de punition.

Enfants désignés par des numéros

La création du Collectif pour la mémoire des homes indiens, le 2 février, a débuté par des témoignages: des femmes et des hommes autochtones ont raconté les années vécues loin de leur famille.

Ils ne pouvaient non seulement plus parler leur langue d’origine, mais n'avaient plus de prénom ni de nom. Ils étaient appelés par des numéros. "Les éléments-clé de notre identité étaient niés d’un coup", a rappelé l’un d’eux. Les enfants étaient pris en internat dès l’âge de 5 ou 6 ans.

Un livre comme déclencheur

C’est un livre sorti en septembre dernier qui a réveillé les mémoires. Intitulé "Allons enfants de la Guyane, éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République", il a été écrit par la journaliste française Hélène Ferrarini.

Et cet ouvrage a suscité beaucoup d’émoi dans le jeune département d’Outre-mer, en particulier lors d’un Grand conseil coutumier (organe représentant les Amérindiens) qui s'est tenu en décembre.

L’ouvrage en question est une enquête approfondie qui mêle archives et témoignages. Il donne enfin une place à ce pan de l’Histoire longtemps resté tabou et méconnu.

L'élan du réveil autochtone

De façon plus générale, ce travail de mémoire s’inscrit aussi dans une démarche du réveil autochtone. Ainsi au Canada, près de 150'000 enfants ont été internés dans des pensionnats religieux durant plus d’un siècle. Et eux aussi étaient contraints à abandonner leur langue et leur culture.

Il ne s'agit pas de la même ampleur en Guyane, où on ne parle pas d’enfants brutalisés jusqu’à la mort. Mais il y a eu tout de même huit internats, qui ont concerné des centaines de familles.

Un internat encore en activité

Ces homes étaient financés en partie par l’Etat français et l’un d'entre eux, à Saint-Georges-de-l’Oyapock (est), est du reste encore en activité mais devrait fermer cette année.

Comme au Canada, les intéressés doivent pouvoir faire valoir ce qui s’est passé pour qu’une reconstruction identitaire puisse intervenir, comme aussi une guérison. Et un meilleur vivre-ensemble.

RTSreligion/ Gabrielle Desarzens/oang

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