En Turquie, les sauveteurs suisses sortent des décombres une famille avec un nouveau-né
Depuis mercredi, dans le sud de la Turquie, Anouk Henry et Damien Barrière, envoyés spéciaux de la RTS, assistent aux opérations de sauvetage du Corps suisse d’aide humanitaire. Jeudi dans La Matinale, ils témoignent de la véritable course contre la montre engagée par les 80 Suisses en mission à Hatay.
Sur place, la population est angoissée, elle met la pression sur les sauveteurs. Car sous les décombres, pris au piège, se trouvent encore des proches, des voisins ou des membres de leurs familles. Ils désespèrent de les retrouver vivants.
"Je n'ai jamais vu un tel désastre, pas de cette envergure", affirme Sebastien Eugster, chef opérateur de la chaîne de sauvetage, qui en a pourtant vu d'autres.
Des signes de vie prometteurs sont repérés
Sous les yeux de nos correspondants, les sauveteurs suisses finissent de ratisser les ruines d'un premier bâtiment avant de se diriger vers un deuxième. Pour prendre contact avec d'éventuels survivants, un traducteur anglo-turc se faufile dans un trou de 60 centimètres de diamètre. A sa sortie, il explique à l'équipe helvétique: "En bas, il y a une femme vivante, elle est allongée, elle est blessée aux hanches, mais elle est ok."
Ces signes de vie donnent l'espoir aux équipes. Les survivants ont d'abord été repérés pas les chiens et pointés par des caméras de recherche. "Là on a un contact avec la personne, on sait qu'elle est en vie, c'est au tour de l'équipe des sauveteurs d'intervenir pour dégager les survivants," explique Emilien Vultier, sauveteur au sein du corps suisse d'aide.
Soudain, la terre tremble, la population ressent une angoisse. "C'est une réplique, mais rien de grave", déclare une secouriste. Mais les équipes doivent ressortir à l'air libre.
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Neuf personnes sorties vivantes des gravats
Alors que le jour décline, les équipes cherchent à ouvrir une autre brèche, qu'ils stabilisent avec un dispositif de cintrage. Un sauveteur s'engouffre dans une minuscule cavité et soudain une femme en ressort.
Le reste de sa famille pleure de joie, cette femme vient de passer 60 heures prisonnière des ruines de son immeuble.
Au fil de la nuit, en plus de la femme âgée, les sauveteurs ont pu libérer une autre famille de quatre personnes, dont un bébé de quatre mois. Depuis lundi, ce sont neuf personnes au total qui ont pu être secourues.
Une première pour le Corps suisse d'aide humanitaire en plus de 20 ans. Depuis tout ce temps, les sauveteurs suisses n’avaient pas retrouvé de survivants lors leurs différentes missions sur le terrain.
>> Ecouter le reportage de La Matinale:
Sujet radio: Anouk Henry/Damien Barrière
Adaptation web: Miroslav Mares avec ats
Des succès aussi pour Redog
Une équipe de la Société suisse des chiens de recherche et de sauvetage (Redog) a également vu ses efforts récompensés. En collaboration avec son partenaire turc GEA, elle a pu sortir 24 personnes vivantes des décombres, a déclaré Linda Hornisberger, responsable de la recherche de personnes ensevelies auprès de Redog.