Ils sont tous deux privés de leur immunité parlementaire par un vote en plénière de la seule institution élue de l'UE le 2 février.
L'Italien Andrea Cozzolino, qui se trouvait dans une clinique de Naples, dans le sud de l'Italie, pour des examens médicaux, a été arrêté à sa sortie en vertu d'un mandat d'arrêt européen, selon l'agence Ansa. Dans la matinée, la police belge avait perquisitionné le domicile bruxellois de Andrea Cozzolino, mais ce dernier était absent, selon le parquet fédéral belge.
Le belge Marc Tarabella a quant à lui été interpellé tôt vendredi à son domicile, dans la région de Liège, dans l'est de la Belgique. Il a été amené à Bruxelles pour y être entendu dans les locaux de la police judiciaire fédérale.
L'élu socialiste de 59 ans a ensuite été placé samedi en détention provisoire par le juge d'instruction après son inculpation pour "corruption", "blanchiment d'argent" et "appartenance à une organisation criminelle", a annoncé à l'AFP Eric van der Sijpt, porte-parole du parquet fédéral.
Coupe du monde
Plusieurs bureaux de la mairie d'Anthisnes, où Marc Tarabella est bourgmestre, ont été perquisitionnés, a ajouté le parquet. Une autre perquisition a ciblé "un coffre bancaire situé à Liège" lui appartenant.
Le nom de Marc Tarabella, élu passionné de football qui s'est beaucoup exprimé au Parlement européen sur le sujet de l'organisation de la Coupe du monde 2022 par le Qatar, était apparu très tôt quand ce scandale a éclaté le 9 décembre.
Dès le lendemain, le 10 décembre, son domicile à Anthisnes avait été perquisitionné, en présence de la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, comme l'exige la loi pour un eurodéputé belge.
Mais aucun argent liquide n'avait été découvert. Il n'avait pas été interpellé, contrairement à l'eurodéputée grecque Eva Kaili, prise en "flagrant délit" la veille à Bruxelles, et donc privée du bénéfice de l'immunité.
Eva Kaili, déchue en décembre de sa fonction de vice-présidente du Parlement, compte parmi les trois personnes actuellement écrouées dans ce dossier, avec son compagnon l'assistant parlementaire Francesco Giorgi et l'ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, lui aussi italien.
Les "progrès" du Qatar
Pier Antonio Panzeri suspect clef du dossier, désormais "repenti" puisqu'il a reconnu avoir orchestré cette ingérence de plusieurs puissances étrangères dans la politique européenne, a mis en cause Marc Tarabella devant les enquêteurs.
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Selon la presse belge, l'Italien a affirmé en décembre avoir versé "entre 120'000 et 140'000 euros" en plusieurs fois à l'élu belge, pour son aide dans les dossiers liés au Qatar. En novembre, devant le Parlement, l'eurodéputé belge avait salué des changements positifs dans l'émirat sur la question des droits des travailleurs.
"Il y a eu des progrès. Il faut le reconnaître [...] le discours unilatéralement négatif m'apparaît préjudiciable à l'évolution des droits dans l'avenir au Qatar", avait affirmé Marc Tarabella.
Démentis
Le ton a changé. Sept ans plus tôt, en 2015, Marc Tarabella avait qualifié d'"erreur de casting" l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, a rappelé la presse belge. L'élu belge fustigeait alors le manque de transparence de la FIFA dans cette attribution.
A Bruxelles, lors de la vague d'interpellations du 9 décembre, les enquêteurs ont mis la main sur 1,5 million d'euros en argent liquide, notamment aux domiciles de Pier Antonio Panzeri et de Eva Kaili.
Marc Tarabella a nié avoir reçu "argent ou cadeaux en échange de [ses] opinions politiques". "Il n'a jamais touché le moindre cadeau ni la moindre somme d'argent contre quelque position que ce soit", a réaffirmé samedi soir son avocat Maxim Töller sur la chaîne RTL Belgique. Les autorités du Qatar et du Maroc ont également vivement démenti ces soupçons de corruption.
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agences/miro/ami