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Contesté depuis septembre, le pouvoir iranien célèbre l'anniversaire de la révolution

Une Iranienne portant le drapeau national et un portrait de l'ayatollah Ali Khamenei, lors des célébrations de l'anniversaire de la révolution islamique.
L'Iran célèbre le 44e anniversaire de la révolution / Le Journal horaire / 26 sec. / le 11 février 2023
Le pouvoir iranien a célébré samedi le 44e anniversaire de l'instauration de la République islamique avec des rassemblements de dizaines de milliers de personnes dans les rues, en affirmant avoir vaincu le mouvement de contestation lancé en septembre.

Comme il est de tradition, les drapeaux vert-blanc-rouge et les portraits du guide suprême Ali Khamenei ont été brandis sur l'immense place Azadi ("Liberté") de Téhéran comme dans les autres villes du pays.

Plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur la place Azadi ("Liberté") de Téhéran. [Keystone - Abedin Taherkenareh]
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur la place Azadi ("Liberté") de Téhéran. [Keystone - Abedin Taherkenareh]

Les participants ont chanté des slogans anti-Etats-Unis et anti-Israël, tandis que des missiles balistiques Sejjil et des drones Shahed 136, fabriqués en Iran, étaient exposés autour de la place.

La cérémonie d'anniversaire de la révolution de février 1979 a ainsi retrouvé son importance après deux années de restrictions liées au Covid.

Elle était scrutée avec attention car il s'agissait de la première grande célébration populaire depuis le début des manifestations provoquées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, décédée après avoir été arrêtée par la police des moeurs qui l'accusait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

Discours du président iranien

Dans son discours prononcé place Azadi, le président Ebrahim Raïssi a affirmé que "l'ennemi avait été défait" par "la nation iranienne" qui, en se rassemblant samedi, a de nouveau "prêté allégeance" à la République islamique.

Pour lui, le "complot" ne visait pas à défendre "les femmes, la vie ou la liberté", le slogan de la contestation, mais à "menacer l'indépendance" et "la vie pacifique du peuple iranien".

Malgré "la guerre médiatique" dans les pays occidentaux, "l'Iran ne s'est pas arrêté" et a "continué à vendre son pétrole" à des pays étrangers, a-t-il ajouté. Le président conservateur a cependant précisé que, dans un "esprit de pardon", "les bras de la nation" étaient "ouverts à tous".

Interruption de la diffusion du discours

Son discours, prononcé en direct à la télévision, a été interrompu sur internet pendant environ une minute, avec l'apparition à l'écran du logo d'un groupe de pirates antigouvernemental iranien appelé Edalat-e Ali (Justice d'Ali) et un message audio clamant "Mort à la République islamique".

"De nombreux compatriotes nous ont contactés et nous ont demandé de faire écho à l'appel (aux manifestations) du 16 février", a indiqué le groupe, dont il s'agirait du deuxième piratage de la télévision d'Etat en soutien au mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini.

En octobre, Edalat-e Ali avait interrompu la diffusion en direct d'une rencontre entre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et des responsables, pour afficher sur l'écran le texte: "Vos mains portent le sang de nos jeunes".

Arrestations et exécutions

Il y a quelques jours, Ali Khamenei a décidé de gracier ou de réduire la peine d'emprisonnement d'un "nombre important" de condamnés.

>> Lire aussi : L'Iran dit vouloir gracier de nombreux manifestants condamnés

Parmi les milliers de personnes arrêtées ces derniers mois, dont des personnalités de la société civile, des avocats ou des journalistes, un nombre indéterminé a retrouvé la liberté.

Quatre hommes arrêtés depuis septembre ont été exécutés tandis que, selon les autorités, des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans le contexte des manifestations, dont l'ampleur a diminué ces dernières semaines.

Appel à rédiger une nouvelle Constitution

A l'approche du 44e anniversaire de la République islamique, deux de ses anciens dirigeants - l'ancien président Mohammad Khatami et l'ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle Mir Hossein Moussavi - ont réclamé des réformes politiques pour tenir compte du mouvement de contestation.

Evoquant une "crise de légitimité", Mir Hossein Moussavi a proposé que soit organisé un "référendum libre et juste sur la nécessité ou non de rédiger une nouvelle Constitution".

Publiées dimanche dernier, les déclarations de Mir Hossein Moussavi, qui vit en résidence surveillée à Téhéran, et de Mohammad Khatami ont été critiquées par la presse conservatrice.

agences/ami

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