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Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg quittera ses fonctions en octobre

Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg quittera ses fonctions en octobre. [Keystone - Stéphanie Lecocq]
Qui remplacera Jens Stoltenberg à la tête de l’Otan? / Forum / 2 min. / le 12 février 2023
L'OTAN a confirmé dimanche le départ en octobre prochain de son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg. Les spéculations sur sa succession sont relancées. De nombreuses pistes laissent penser qu'une femme pourrait lui succéder.

En mars 2022, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les dirigeants de l'Alliance avaient décidé de prolonger le mandat du responsable norvégien jusqu'au 30 septembre 2023.

Il était alors pressenti pour prendre la tête de la banque centrale de Norvège dans les mois suivants mais il avait renoncé à ce poste. Désormais "il n'a pas l'intention de demander une nouvelle prolongation de son mandat", a déclaré Oana Lungescu, porte-parole de l'Otan.

"Le mandat du secrétaire général a été prolongé trois fois et il a servi pendant un total de presque neuf ans", a-t-elle relevé.

Profonde mue de l'Otan

L'ex-Premier ministre norvégien, qui aura 64 ans en mars, a pris la tête de l'Alliance atlantique en octobre 2014. Premier chef de l'Otan issu d'un pays frontalier de la Russie, son mandat a commencé sur fond de confrontations entre Moscou et Kiev - déjà - quelques mois après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée.

Avec la gestion de la crise afghane et celle des critiques américaines adressées à l'Otan sous la présidence Trump (2017-2021), ses neuf années auront en grande partie été marquées par le conflit entre Russie et Ukraine aux portes de l'Europe.

Sous sa direction, l'Otan a entamé une profonde mue pour s'adapter et répondre au défi russe.

Qui pour lui succéder?

Il n'y a pas encore de consensus sur le remplaçant de l'ancien Premier ministre norvégien, en fonction depuis 2014. Mais de nombreuses pistes sont ouvertes, notamment le choix d'une femme pour devenir la première patronne de l'Alliance militaire après 17 hommes, ont souligné des diplomates.

Le poste de secrétaire général revient traditionnellement à un Européen, car le chef militaire de l'Otan, à la tête du Commandement suprême allié en Europe, est un Américain. Depuis la création du poste en avril 1952, il a été très souvent confié à un ministre des Affaires étrangères ou à un ministre de la Défense.

La nomination se fait par consensus au niveau des ambassadeurs des 30 pays avec un droit de vote décisif de Washington. Le choix devrait en principe être connu pour le sommet de l'OTAN organisé les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie.

Le temps d'une femme?

L'idée de la désignation d'une femme issue d'un pays membre de l'Union européenne a été lancée lorsque Jens Stoltenberg a été appelé en février 2022 à la tête de la banque centrale de Norvège.

Pendant sept décennies, l'Alliance a été dirigée par des hommes originaires de pays de l'Europe de l'Ouest. Les quatre derniers chefs de l'OTAN ont été un Britannique, un Néerlandais, un Danois et un Norvégien, avec un intérim italien.

Mais les intérêts stratégiques de l'organisation se sont déplacées vers son flanc oriental, où les nouveaux membres sur les côtes de la Baltique et de la mer Noire sont en première ligne face à une Russie agressive.

La Première ministre estonienne Kaja Kallas (à gauche) et son homologue lituanienne Ingrida Simonyte sont évoquées parmi les papables. [Keystone - Valda Kalnina]
La Première ministre estonienne Kaja Kallas (à gauche) et son homologue lituanienne Ingrida Simonyte sont évoquées parmi les papables. [Keystone - Valda Kalnina]

La Pologne et les Pays baltes considèrent désormais que leurs mises en garde de longue date à l'égard de Moscou sont justifiées, et ils ont pris la tête des appels à armer et à soutenir l'Ukraine contre l'invasion.

Les candidatures de la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte ou de son homologue estonienne Kaja Kallas comptent de nombreux soutiens, sans toutefois faire consensus, selon des sources diplomatiques.

Toutes deux ont adopté depuis longtemps une ligne diplomatique très dure à l'égard de la Russie, ce qui leur vaut les soutiens des alliés les plus opposés à Moscou, mais de sérieuses réserves dans de nombreuses capitales.

La nomination d'un Balte serait perçue comme trop provocante à l'égard de la Russie et pourrait entraîner un conflit direct avec Moscou.

Aucune candidature officielle encore

La ministre de la défense hollandaise Kajsa Ollongren. [Keystone - Valda Kalnina]
La ministre de la défense hollandaise Kajsa Ollongren. [Keystone - Valda Kalnina]

Aucune candidature n'a encore été officialisée, mais d'autres noms circulent. La présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, ancienne ministre de la Défense, serait intéressée par le poste, mais son mandat court jusqu'à fin 2024 et la décision annoncée dimanche par Jens Stoltenberg de se retirer en octobre la met hors course, a expliqué un responsable européen.

Les Néerlandais ont une candidate avec leur ministre de la Défense, Kajsa Ollongren. La Grande-Bretagne, qui a déjà fourni trois secrétaires généraux au cours de l'histoire de l'OTAN, pourrait jouer la carte de son ministre de la Défense, Ben Wallace, mais le Brexit le disqualifie pour les 21 alliés membres de l'UE. La France ne présente jamais de candidat, mais sa voix compte pour la désignation du secrétaire général et ses positions seront déterminantes.

La désignation d'un secrétaire général non européen est évoquée comme un joker avec la candidature de la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland. mais l'idée ne prend pas. "Il n'y a pas de consensus", a reconnu un haut responsable de l'OTAN.

afp/jfe

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