La Crimée, premier territoire perdu de Kiev
Fin 2013, les manifestations proeuropéennes de la place Maïdan mettent le président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch sous pression. En à peine quelques mois, le pays s'embrase. Du 18 au 21 février 2014, des affrontements font plus de 80 morts. Le 22 février, Viktor Ianoukovitch est chassé du pouvoir et fuit en exil.
Le lendemain, le statut du russe comme langue régionale protégée en Crimée est aboli par le Parlement ukrainien. Quelques jours plus tard, la région connaît des premiers affrontements entre prorusses et partisans des nouvelles autorités ukrainiennes. Le 27 février, des hommes armés envahissent le Parlement régional et y dressent des drapeaux russes. Le 11 mars, le Parlement de Crimée, considéré comme illégal par Kiev, adopte une "déclaration d'indépendance" à l'égard de l'Ukraine. Cinq jours plus tard, la Crimée vote à plus de 95% en faveur de son intégration à la Russie, un référendum rejeté par Kiev. Les pays occidentaux ne reconnaissent pas ce qu'ils considèrent comme une annexion et l'Union européenne vote des sanctions économiques contre la Russie.
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Huit ans de guerre... avant la guerre
Le 7 avril, des séparatistes prorusses proclament la République populaire de Donetsk. La guerre du Donbass, nom de la région à l'est de l'Ukraine, commence. Et malgré le Protocole de Minsk, signé le 5 septembre dans la capitale biélorusse, les combats se poursuivent. Ils ne cesseront pas jusqu'à l'invasion du 24 février 2022.
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Échec des négociations et provocations
En juin 2020, l'Otan reconnaît l'Ukraine comme partenaire. Un an plus tard, le pays est au coeur des enjeux de la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève, alors que la Russie a déjà massé des milliers de militaires à la frontière ukrainienne.
Entre décembre 2021 et janvier 2022, des négociations sous haute pression échouent, notamment à Genève. Le président russe exige des "garanties juridiques sûres" empêchant un élargissement de l'Otan. Des exigences balayées par les Occidentaux, alors que le renseignement américain alerte sur des mouvements de troupes "inhabituels" aux frontières de l'Ukraine. Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des exercices militaires "provocants" dans la région, notamment en mer Noire. L'Ukraine, elle, se prépare à la guerre.
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Près de huit ans après l'annexion de la Crimée et le début des conflits dans le Donbass, la Russie lance son invasion de l'Ukraine.