Les ballons espions font encore parler d'eux alors qu'ils avaient déjà conduit le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à reporter sa visite en Chine.
Depuis cet incident, d'autres objets volants ont été aperçus au-dessus du Canada et des Etats-Unis, avant d'être abattus et l'affaire tourne à l'affrontement par communiqués interposés entre Washington et Pékin.
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Signe de l'incertitude ambiante, la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a cru devoir préciser, à l'entame lundi de son briefing quotidien, que les autorités américaines n'avaient "aucune indication d'extraterrestres ou d'activités extraterrestres".
Accusations mutuelles
"Rien que depuis l'année dernière, des ballons américains ont survolé (le territoire de) la Chine à plus de dix reprises sans aucune autorisation", a assuré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
"Ce n'est pas vrai! Nous ne faisons pas cela! Ce n'est absolument pas vrai!", a répondu le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby, interrogé par la chaîne MSNBC.
Le département d'Etat américain a estimé que la Chine essayait avec cette accusation de "limiter les dégâts" liés à son propre "programme de ballons espions", déployé selon Washington pendant plusieurs années au-dessus de 40 pays dans cinq continents.
Les relations entre les deux superpuissances se sont nettement tendues depuis que les Etats-Unis ont abattu, le samedi 4 février, un ballon chinois qui avait survolé leur territoire, en tentant selon eux de glaner des informations sur des sites militaires.
Faux, assure Pékin, qui a reconnu la propriété de l'engin mais parle d'un programme d'observation météo et d'une violation involontaire de l'espace aérien du grand rival américain. La Chine a fait la même affirmation, le 6 février, cette fois à propos d'un ballon survolant l'Amérique latine.
Des objets volant non identifiés
Les Américains n'ont en revanche pas pointé la Chine jusqu'ici à propos des trois "objets" mystérieux qu'ils ont abattus en trois jours: vendredi au-dessus de l'Alaska (nord-ouest), samedi au-dessus du Yukon, dans le nord-ouest canadien, et dimanche au-dessus du lac Huron, dans le nord des Etats-Unis.
De ce qu'il faut bien appeler des "objets volants non identifiés", Washington dit ne rien savoir ou presque: ni leur provenance, ni leur usage, ni leur nature. Seule affirmation côté américain: aucun ne présentait de menace militaire directe, mais ils mettaient potentiellement en danger le trafic aérien civil, d'où l'envoi par le président Joe Biden d'avions de chasse pour les éliminer.
Au pays d'"E.T." et de "X-Files", cet épais mystère alimente toutes les spéculations. Le général Glen VanHerck, chef du commandement de la défense aérospatiale pour l'Amérique du Nord, a dit n'avoir "rien exclu à ce stade" lorsque la presse l'a interrogé dimanche sur une possible origine extraterrestre, une phrase immédiatement devenue virale.
Des médias chinois ont pour leur part rapporté dimanche qu'un objet volant non identifié avait été repéré au large de la Chine, sur sa côte Est, et que l'armée se préparait à l'abattre.
Enquête en cours
Les Américains s'affairent désormais, avec les Canadiens, pour retrouver et analyser les débris des objets détruits ces trois derniers jours, retombés pour certains sur des mers gelées ou dans des régions reculées (lire encadré).
Quelques éléments ont filtré. Les deux premiers "objets" détruits avaient la taille d'une petite voiture, alors que le ballon chinois proprement dit était aussi gros que trois autobus, et volaient à 12'000 mètres. Celui détruit dans le Yukon était selon Ottawa de forme "cylindrique".
Puis le Pentagone a décrit l'aéronef détruit dimanche comme "octogonal", sans nacelle, se déplaçant lentement à une altitude de 6000 mètres. Pour les Etats-Unis, il est clair que la Chine entretient ou a entretenu une véritable "flotte" de ballons espions.
afp/boi
Des pièces du ballon chinois récupérées par les USA
Les Etats-Unis ont récupéré certaines pièces du ballon chinois abattu début février, a annoncé lundi soir l'armée américaine.
"Les équipes ont été en mesure de récupérer d'importants débris sur le site, y compris tous les capteurs prioritaires et les pièces électroniques identifiées ainsi que de grandes parties de la structure", a détaillé le Commandement nord-américain dans un communiqué.