A New-York, le Conseil de sécurité empoignera un débat de haut-niveau. Antonio Guterres, président de l'assemblée générale, et les ministres des membres du Conseil évoqueront les conséquences du changement climatique sur la paix et la sécurité internationale.
Le sujet hante plusieurs nations insulaires menacées d'effets désastreux. Par solidarité, l'île de Malte, à la présidence du Conseil, a décidé de faire de cette conférence un moment phare du mois février 2023.
L'île-Etat s'est fixé deux objectifs. Elle veut expliquer en quoi les risques liés à la montée des eaux concernent les questions de sécurité et veut également évoquer le trou noir en droit international autour des résultats des conséquences de la montée des océans.
Cependant, il y a peu de chance que des décisions contraignantes soient prises. Plusieurs membres permanents refusent d'inclure le climat dans le mandat du Conseil et déjà deux résolutions ont été repoussées de l'agenda. En 2020 par les Etats-Unis, soit par le gouvernement de Trump, et en décembre 2021 par la Russie et la Chine.
Des villes sont déjà condamnées
Pourtant, depuis 10 ans, la montée des eaux s'accélère, soit 4,5 millimètres en moyenne chaque année. Les rivages reculent et les habitats côtiers deviennent vulnérables, notamment lors de tempêtes et de fortes marées. Une étude de la NASA, affirme qu'en 2050, 340 millions de personnes vivraient sur des terres exposées à des inondations chroniques.
D'ailleurs, en Indonésie, une partie de la capitale a déjà les pieds dans l'eau. Près de 11 millions d'habitants vont prochainement quitter Jakarta pour une toute nouvelle métropole.
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L'ensemble de la planète est concernée par ce phénomène. "Cela posera des problèmes gigantesques à toute l'humanité, puisque l'on a construit des agglomérations aux bords des océans", a affirmé mardi dans La Matinale Gilles Bœuf, biologiste et ancien président du muséum d'histoire naturelle de Paris.
Les mesures actuelles deviennent obsolètes
Rehausser le niveau des digues tous les six mois ne suffit plus. "Dans un pays comme la Hollande, cela a donné quelque chose, mais aujourd'hui, ils ne peuvent plus continuer à rehausser les digues de manière indéfinie", affirme le scientifique.
Les préoccupations qui en découlent sont nombreuses selon Gilles Bœuf: "Il y a près de 18 millions d'habitants en Hollande. Alors s'ils devaient quitter leur territoire actuel, comment est-ce que l'on va les répartir dans l'Europe?"
En France, le territoire risque aussi de se réduire spécifiquement du côté de Noirmoutier, d'Oléron, de l'Ile de Ré ou encore de la Camargue.
L'élévation des niveaux marins affecte le tourisme, les écosystèmes côtiers, les barrières de corail et les mangroves, dont dépendent des millions de personnes.
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Sujets radio: Virginie Langerock/Carrie Nooten
Adaptation web: Miroslav Mares