Les thérapies de conversion visent à modifier l'orientation sexuelle et imposer l'hétérosexualité. Elles peuvent s'appuyer sur différentes méthodes comme les électrochocs, la prise d'hormones ou les rites d'exorcisme.
"Ces interventions continuent à être pratiquées en Europe, souvent en toute légalité et généralement sous un prétexte médical ou religieux. Malgré les conséquences nuisibles de ces interventions, qui sont profondes et durables, il est difficile aux victimes de faire reconnaître le préjudice subi et d'obtenir réparation. Cette situation n'est plus tenable", écrit Dunja Mijatovic.
"On estime que, dans l'Union européenne, 2% des personnes LGBTI ont subi de telles pratiques et 5% se sont vu proposer une conversion, mais les chiffres réels pourraient être bien plus élevés", souligne-t-elle. Ces pratiques peuvent provoquer dépression, anxiété, haine de soi, pensées suicidaires, rappelle-t-elle.
"Tendance récente"
Dunja Mijatovic relève une "tendance récente" à l'interdiction de telles méthodes en Europe. Malte a été en 2016 le premier pays européen à les interdire, et d'autres pays se sont attaqués au problème comme l'Allemagne, la Grèce, l'Albanie ou la France. Des projets d'interdiction sont à l'étude dans plusieurs pays.
Même si Dunja Mijatovic se réjouit de ces efforts, elle invite les Etats membres à adopter une "approche fondée sur les droits de l'Homme pour éliminer ces pratiques". Elle appelle notamment à mettre en oeuvre des "interdictions précises et applicables" pour envoyer un "signal fort à la société" et permettre de traduire en justice les auteurs de ces agissements.
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