Avec cette cinquième journée, les syndicats souhaitaient maintenir la pression sur les députés, dont les débats houleux sur ce projet de réforme se termineront vendredi à minuit, avant la transmission du texte au Sénat, la chambre haute du Parlement français.
Le front intersyndical souhaite surtout mettre toutes ses forces dans la balance le 7 mars, date à laquelle il menace de mettre le pays "à l'arrêt" si le gouvernement ne renonce pas à reporter l'âge de la retraite à 64 ans, contre 62 aujourd'hui.
Participation en baisse
En pleine période de vacances scolaires, à l'exception de la région parisienne et de l'Occitanie (sud-ouest), la participation aux grèves était en nette baisse. A Paris, le syndicat CGT a annoncé le chiffre de quelque 300'000 manifestants. La police, elle, a comptabilisé 37'000 personnes. C'est moins que lors de la dernière journée de mobilisation samedi, où la CGT avait recensé 500'000 manifestants dans la capitale et les autorités 93'000.
A Montpellier (sud-est), les rangs étaient beaucoup plus clairsemés que pour la quatrième journée de mobilisation samedi, avec 7200 participants selon le syndicat. Même chose à Toulouse (sud-ouest), où les organisateurs ont compté 65'000 manifestants et la police 14'000 (contre 100'000 et 25'000 samedi).
Peu de perturbations dans les transports
Les perturbations sont limitées dans les transports, avec 14% de grévistes à la compagnie nationale ferroviaire SNCF et un trafic normal dans le métro parisien. Néanmoins, des vols ont été annulés et des agents de l'entreprise publique d'électricité EDF ont baissé la production d'électricité, sans provoquer de coupures de courant.
A l'Education nationale, le ministère a fait état de 7,67% d'enseignants en grève (contre 14,17% le 7 février) avec deux zones sur trois en vacances.
Le 7 mars en ligne de mire
Les syndicats mettent maintenant l'accent sur la mobilisation du 7 mars."On bloquera tout, tout doit s'arrêter partout", a lancé en marge de la manifestation à Montpellier le chef de file du parti La France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.
La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite ne soient complètement comparables. Le gouvernement a fait le choix d'allonger la durée de travail pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et à un vieillissement de la population.
afp avec Julie Marty