Ces engins sont accusés d'être souvent mal garés en dépit d'emplacements dédiés, de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, de concurrencer les transports publics ou de ne pas être si écologiques que cela en raison d'un mauvais bilan carbone supposé.
Après des dérives, le marché parisien a été limité à trois exploitants - le Californien Lime, le franco-néerlandais Dott et l'Allemand Tier - dont les 15'000 trottinettes doivent être garées sur des places spécifiques et avoir une vitesse limitée à 20 km/h partout dans la ville et 10 km/h dans 700 zones denses.
Leur contrat arrive à échéance fin mars et en fonction du résultat du scrutin, les trottinettes en libre-service pourraient être interdites à Paris, comme le souhaite sa maire socialiste Anne Hidalgo.
Un vote qui exclut les jeunes
Vendredi, la Mairie de Paris a annoncé que tous les électeurs parisiens inscrits sur les listes municipales de la capitale étaient appelés le 2 avril à se déplacer dans les bureaux de vote de leur arrondissement pour se prononcer pour ou contre le maintien des trottinettes.
Dans un communiqué, les opérateurs Lime, Dott et Tier ont aussitôt fustigé l'organisation d'un vote dans des urnes et non en ligne. Il va exclure "les jeunes qui, on le sait, participent peu aux scrutins et sont les premiers à bouder les urnes", ont-ils souligné.
Les jeunes sont aussi les premiers utilisateurs de ces trottinettes, avec une moyenne d'âge de 33 ans. Pétition et sondage à l'appui, les opérateurs, qui ont renforcé les conditions d'utilisation des engins, assurent qu'une majorité des Parisiens de moins de 65 ans est opposée à une interdiction.
Les résultats définitifs du scrutin seront connus le 2 avril au soir et publiés sur le site Paris.fr.
afp/jfe
"Nous sommes tous en train de chercher une solution"
A Barcelone ou à Montréal, ces deux-roues légers en libre-service ont été totalement interdits. A Lisbonne, leur nombre va bientôt être divisé par deux et leur vitesse réduite à 20 km/h. La régulation négociée par la mairie de la capitale portugaise avec les cinq opérateurs concernés vise à limiter la gêne et les accidents associés à leur usage, comme l'ont déjà fait des villes comme Stockholm ou Oslo.
"Cela ne sert à rien d'interdire, car il y a toute une génération qui désire ce mode de transport", a commenté jeudi le maire de Lisbonne Carlos Moedas. Dans le même temps, "aucune ville n'a une expérience heureuse avec les trottinettes. Nous sommes tous en train de chercher une solution", a-t-il ajouté.
Marseille a également demandé aux opérateurs de faire des efforts sur la régulation de l'âge des usagers ou le stationnement des trottinettes, dont certaines finissent encore à la mer.