La terre tremble encore en Turquie et en Syrie, au moins six morts et des centaines de blessés
Le dernier bilan a été publié mardi matin par l'agence publique de secours turque Afad. Il fait état de six personens décédées et de près de 300 personnes hospitalisées, dont dix-huit dans un état grave.
En Syrie, au moins 150 personnes ont été blessées dans la région d'Alep, certaines prises dans un mouvement de panique alors qu'elles essayaient de fuir, a rapporté l'agence syrienne Sana. Le chef du groupe de sauveteurs syriens des Casques blancs a lui évoqué 125 blessés dans le nord du pays.
La première secousse, considérée comme réplique du 6 février, est survenue à 20h04 (18h04, heure suisse). De magnitude 6,4, elle avait pour épicentre Defne, un district proche d'Antakya. Elle a été encore suivie de 90 répliques, dont l'une de magnitude 5,8 à Samandag, localité côtière plus au sud, selon l'Afad.
Hôpitaux évacués
Selon l'agence turque de secours Afad, au moins deux autres secousses de magnitude 5,2 se sont produites en soirée. Des "répliques le long de la faille" anatolienne et non de nouveaux "séismes indépendants", a précisé le Dr Övgün Ahmet Ercan, ingénieur spécialiste de géophysique.
L'hôpital public du port d'Iskenderum et l'hôpital universitaire Mustafa Kemal d'Antakya ont été évacués par précaution, a rapporté l'agence de presse DHA, et les patients en soins intensifs transférés dans un hôpital de campagne. Le centre de coordination des secours de l'Afad a lui aussi été évacué.
Une alerte pour risque de submersion sur la côte turque a été émise, avant d'être levée.
"La terre en train de s'ouvrir"
Sur une place du centre d'Antakya, Ali Mazloum, un jeune Syrien de 18 ans, a témoigné à l'AFP de l'intensité du séisme. "On était avec l'Afad qui recherche les corps de nos proches quand la secousse nous a surpris. Tu ne sais pas quoi faire", a-t-il confié.
"On s'est attrapé les uns les autres et juste devant nous, les murs ont commencé à s'effondrer. On avait l'impression que la terre était en train de s'ouvrir pour nous avaler".
Ali, qui vit depuis douze ans à Antakya, est toujours à la recherche des corps de sa soeur et la famille de celle-ci, ainsi que de ceux de son beau-frère et de sa famille disparus depuis le séisme du 6 février.
"La route bougeait comme des vagues, les voitures ballottées de gauche à droite. L'immeuble bougeait, en faisant des va-et-vient. Ça nous a coupé les jambes", a rapporté à l'AFP Mehmet Irmak, 34 ans, employé dans un cabinet de notaires.
Fouilles arrêtées
"Hatay n'est plus un lieu sûr désormais... Je vais attendre que le jour se lève, mais je ne sais pas ce que je vais faire", ajoute l'homme qui dormait dans sa voiture depuis deux semaines suite au premier séisme.
Le président Recep Tayyip Erdogan s'est rendu lundi dans la province de Hatay, l'une des deux seules avec Kahramanmaras affectées par le séisme d'il y a deux semaines où les recherches et les fouilles se poursuivent.
Elles ont été arrêtées dimanche partout ailleurs et l'espoir de retrouver des survivants est quasi nul. Selon le président Erdogan, plus de 118'000 bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés.
Auparavant, le chef de l'Etat s'était entretenu pendant plus d'une heure à Ankara avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui terminait ainsi une visite de deux jours en Turquie.
Ce dernier a affiché le soutien des Etat-Unis au pays meurtri, et promis de continuer à lui porter assistance, en se voulant en outre rassurant sur l'état des relations bilatérales, parfois tendues.
afp/kkub