Depuis deux ans, Nicolas et Christelle chauffent davantage leurs corps que leur maison. Ce couple bruxellois participe à l'expérience "slow heat" et il essaie de viser les 15 degrés dans le logis familial.
"Si la température descend en dessous de 13 degrés, la chaudière se déclenche. Mais l'objectif est de ne pas l'utiliser", explique Nicolas jeudi dans le 19h30 de la RTS.
Au départ, Christelle ne croyait pas possible de pouvoir vivre sous les 18 degrés, mais elle a fini par s'y faire. Et la famille a pris l'habitude de bien s'habiller. Même la fille du couple s'est habituée à rajouter une couche: "Quand je suis en pull, j'ai quand même froid, parce qu'on ne met pas le chauffage", confie-t-elle toutefois.
Chauffer le corps, pas l'espace
Avec cette étude, l'Université de Louvain-la-Neuve souhaite changer les pratiques sans sacrifier le bien-être. "On n'a pas besoin d'avoir une maison chaude, on a besoin que le corps soit à l'équilibre. Le confort, c'est l'équilibre thermique du corps", décrit Geoffroy Van Moeseke, chercheur et auteur de l'étude.
Et d'ajouter: "L'exercice que tout le monde peut faire, c'est observer qui dans le ménage a froid, à quel moment et en faisant quelle activité. Et quelle est la bonne solution technologique pour répondre à ce besoin qui est tout à fait légitime."
L'une des solutions techniques est, par exemple, un petit panneau chauffant qui consomme cinq fois moins qu'un radiateur électrique utilisé par la famille bruxelloise. "Cela fait un petit cocon", image Christelle. "Question chaleur, c'est comme si on avait mis un plaid laissé sur le chauffage."
Une consommation divisée par trois
Les résultats sont spectaculaires. "Pour 2022, on est à 238 m3 de gaz. On a donc divisé par trois notre consommation", indique Nicolas. Pour le couple, la démarche est avant tout écologique. Mais elle suscite beaucoup d'intérêt depuis la flambée des prix de l'énergie.
"Au début, on nous regardait comme des illuminés, soyons clair. (...) Et, effectivement, le regard des gens a évolué avec la crise.", ajoute-t-il.
La prochaine étape est d'élargir l'expérience à un public plus large et moins motivé.
Isabelle Ory/vajo