![Les Etats-Unis veulent restreindre l'accès à l'asile pour les arrivées à la frontière mexicaine. [Keystone/AP - Eric Gay]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/phgjw9-25903451.image?w=1280&h=720 "Les Etats-Unis veulent restreindre l'accès à l'asile pour les arrivées à la frontière mexicaine. [Keystone/AP - Eric Gay]")
L'administration Biden critiquée pour un projet migratoire proche de la ligne de Donald Trump
L'administration des Etats-Unis veut restreindre l'accès à l'asile pour les migrantes et les migrants arrivés à la frontière mexicaine, dont le nombre augmente. Mais le projet est critiqué pour sa continuité avec la ligne politique de Donald Trump.
Les Etats-Unis gèrent un nombre record d'arrivées depuis le Mexique. Et selon les nouvelles directives publiées cette semaine, les personnes arrivées clandestinement sur leur territoire ne pourront, désormais, plus demander l'asile.
Elles devront d'abord solliciter un rendez-vous - via une application pour smartphone - avec un agent depuis la zone frontalière côté mexicain, ou avoir déjà demandé l'asile dans un autre pays sur leur chemin. Faute de quoi elles seront renvoyées.
Critiques humanitaires
Des exceptions sont prévues uniquement pour des personnes en situation d'urgence médicale, de menaces directes et "extrêmes", ou encore pour les mineurs non-accompagnés.
Alors que l'administration Biden est arrivée au pouvoir en promettant une politique migratoire plus "humaniste", des associations pour les droits humains accusent désormais le président de faire la même politique que son prédécesseur Donald Trump. Elles jugent également cette loi inconstitutionnelle.
Pression migratoire et politique
Mais les arrivées clandestines à la frontière sud des Etats-Unis battent actuellement des records historiques, avec plus de 200'000 arrestations rien que pour le mois de novembre 2022 de femmes, d'hommes et d'enfants venus d'Amérique centrale, parfois même bien au-delà. Des centaines de milliers de Cubains, notamment, cherchent à gagner les Etats-Unis via le Nicaragua, puis le Mexique.
Ainsi la pression politique ne cesse de s'accroître sur l'administration Biden, alors que les démocrates n'ont plus la majorité à la Chambre des représentants et que les mesures spéciales prises durant la pandémie pour expulser des migrantes et des migrants risquent d'expirer en mai.
>> Lire : Joe Biden et son homologue mexicain s'entretiennent pour parler de la crise migratoire
Le projet est actuellement en consultation. L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), notamment, promet d'ores et déjà de faire appel pour le bloquer avant son entrée en vigueur en mai. Un projet similaire de l'administration Trump avait déjà été bloqué par la justice en 2019.
Sujet radio: Jordan Davis
Texte web: jop
Publié
Crainte liée à la levée des mesures Covid
L'administration Biden réfléchit depuis l'année dernière à de nouvelles dispositions migratoires pour faire face à l'abolition annoncée de la mesure baptisée "Title 42", adoptée pendant la pandémie de Covid-19, qui permet d'expulser sans délai les migrants qui franchissent la frontière. Celle-ci a déjà fait l'objet de plusieurs batailles judiciaires distinctes.
>> Lire à ce sujet : La mesure bloquant les migrants mexicains à la frontière américaine maintenue
Cette loi devrait toutefois prendre fin le 11 mai prochain, lorsque l'état d'urgence sanitaire sera levé aux Etats-Unis. Or, à en croire le département américain de la Sécurité et de la Justice (NSD), le nombre de passages illégaux pourrait grimper jusqu'à 13'000 par jour si rien n'est entrepris après l'abolition de "Title 42".
"Sans un changement notable de politique, le nombre d'arrivées à la frontière pourrait augmenter potentiellement dramatiquement", argue ainsi le texte de l'administration Biden.