Une inflation à deux chiffres et une monnaie qui s’effondre, mais pas question de se plaindre: la dernière personne connue à en avoir fait les frais se nomme Mohamed Farid. Ce musicien est en détention depuis 15 jours pour "propagation de fausses informations" et "incitation à la violence" après des publications Facebook qui n'exprimaient pourtant qu'une lassitude face à la hausse des prix.
>> Lire : La répression des journalistes en Egypte se fait de plus en plus forte
Sentiment de peur constant
Le pouvoir justifie cette répression par l'impact négatif que ces discours auraient sur le moral de la population. "Donc ils attaquent et arrêtent les influenceurs sur les réseaux sociaux. Ils ont beaucoup de lois à leur disposition pour cela", souligne l'avocat spécialiste des droits humains Makarios Lahzy.
Selon lui, l'objectif est de maintenir un "sentiment de peur constant" dans la population. "Les accusations portent autant sur la propagation de fausses nouvelles que l’atteinte aux valeurs familiales ou à la pudeur. Mais on ne sait pas à quoi correspondent ces charges, car elles ne sont pas définies dans la loi", explique-t-il. "Quoi que vous fassiez, vous pouvez être poursuivi. C’est le message qu'ils veulent envoyer."
>> Lire également : "Les mouvements sociaux nés des printemps arabes peuvent renaître"
ec/jop