Après la découverte des corps de nouvelles victimes échoués sur la côte, 62 morts sont à déplorer, ont indiqué lundi à l'AFP les garde-côtes, mais ce chiffre devrait encore grimper. Le précédent décompte faisait état de 59 morts.
"Des dizaines et des dizaines de morts noyés, dont des enfants, beaucoup de disparus. La Calabre est en deuil pour cette terrible tragédie", a déploré dans un communiqué Roberto Occhiuto, président de la région.
Les ONG ont pris en charge des enfants ayant vu leurs proches se noyer lorsque l'embarcation surchargée, prise dans une tempête, s'est brisée sur des rochers dimanche à l'aube près de la côte.
Environ 120 personnes à bord
"Un garçon afghan de 12 ans a perdu toute sa famille, neuf personnes en tout: ses quatre frères et soeurs, ses parents et d'autres proches membres de sa famille", a raconté à la presse Sergio di Dato, chef de l'équipe de psychologues dépêchées sur place par l'ONG Médecins sans Frontières (MSF) pour venir en aide aux survivants.
Selon les gardes-côtes, l'embarcation transportait environ 120 personnes et s'est brisée sur les rochers à quelques mètres de la côte, les pompiers évoquant "plus de 200 personnes" à bord de l'embarcation.
Embarcation brisée en deux
Des images de la police italienne montrent des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage, où se trouvaient de nombreux secouristes et des rescapés en attente de leur transfert dans un centre d'accueil.
Faisant part de sa "profonde douleur", la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a jugé dans un communiqué "criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo".
"Le gouvernement est engagé à empêcher les départs, et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des Etats de départ et d'origine", a assuré Giorgia Meloni.
Nouvelles règles controversées
Ce nouveau naufrage survient quelques jours à peine après l'adoption par le Parlement de nouvelles règles controversées du gouvernement dominé par l'extrême droite sur le sauvetage des migrants.
Giorgia Meloni, dirigeante du parti Fratelli d'Italia (FDI, extrême droite), avait pris la tête d'un exécutif de coalition en octobre après avoir promis de réduire le nombre de migrants arrivant en Italie.
La nouvelle loi oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois ce qui, selon les critiques, augmente le risque de décès en Méditerranée centrale dont la traversée est considérée comme la plus périlleuse au monde pour les migrants.
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Pour le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi, cette "tragédie (...) démontre comment il est absolument nécessaire de lutter fermement contre les filières de l'immigration clandestine".
La situation géographique de l'Italie en fait une destination de choix pour les demandeurs d'asile qui passent de l'Afrique du Nord à l'Europe et Rome se plaint depuis longtemps du nombre d'arrivées sur son territoire.
ats/asch/kkub
Classe politique italienne divisée
En Italie, au lendemain du naufrage d'une embarcation de migrants qui a fait au moins 62 morts sur les côtes calabraises, la classe politique se divise sur les causes de la tragédie. L'opposition accuse le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni d'être, par sa politique de fermeté, responsable des morts en mer.