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En Jordanie, Israéliens et Palestiniens s'engagent à "prévenir toute nouvelle violence"

De hauts responsables jordaniens, égyptiens, israéliens, palestiniens et américains ont participé à cette rencontre dans la ville d'Aqaba, en Jordanie. [Keystone - Muhammad Hamed]
En Jordanie, Israéliens et Palestiniens s'engagent à "prévenir toute nouvelle violence" / Le Journal horaire / 32 sec. / le 26 février 2023
Des responsables israéliens et palestiniens se sont engagés à "prévenir toute nouvelle violence" et à oeuvrer en vue d'une "désescalade", à l'issue d'une réunion dimanche en Jordanie alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nette escalade.

De hauts responsables jordaniens, égyptiens, israéliens, palestiniens et américains ont participé à cette rencontre dans la ville d'Aqaba sur la mer Rouge, et, après des "discussions approfondies et franches", ont "réaffirmé la nécessité de s'engager dans la désescalade sur le terrain et de prévenir toute nouvelle violence", selon le communiqué final qui comporte huit points.

A l'issue des pourparlers, le gouvernement israélien et l'Autorité nationale palestinienne ont "confirmé leur volonté et leur engagement conjoints" d'agir immédiatement pour arrêter les "mesures unilatérales" pendant une période de 3 à 6 mois.

Cela inclut un engagement israélien à "cesser de discuter de l'établissement de nouvelles unités de colonisation pendant une période de 4 mois et de ne pas légaliser les colonies sauvages" pendant une période de 6 mois, selon le texte.

"Les représentants de l'Etat d'Israël ont insisté lors de la rencontre qu'il n'y aura pas de changements dans la décision de régulariser la situation de 9 points d'implantations et de construire 9500 logements en Judée-Samarie mais que dans les mois à venir il n'y aura pas de nouvelles décisions concernant les implantations", a précisé un responsable israélien ayant requis l'anonymat.

Nouvelle réunion en Egypte en mars

D'après le communiqué, les participants ont convenu d'aider les deux parties à "établir une confiance mutuelle" pour un "dialogue direct" et doivent se réunir à nouveau dans la ville de Charm el-Cheikh en Egypte en mars.

Selon le responsable israélien, les participants sont parvenus à "un accord sur la création d'une commission sécuritaire commune qui va examiner la reprise de la coopération sécuritaire" ainsi qu'une commission civile pour "faire avancer des projets économiques qui rétabliront la confiance".

Le conseiller américain à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a salué dans un communiqué la réunion d'Aqaba, tout en soulignant "qu'il y aura beaucoup de travail à faire dans les semaines et mois à venir afin de construire un avenir stable et prospère pour les Israéliens comme pour les Palestiniens".

La participation de l'Autorité palestinienne critiquée

Ces pourparlers visaient à mettre un terme à la spirale de violences observées depuis le début de l'année, après l'entrée en fonctions fin décembre du gouvernement formé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu (droite), avec des alliés d'extrême droite et de formations juives ultraorthodoxes.

"La décision d'assister à la réunion d'Aqaba, malgré la douleur et les massacres que le peuple palestinien subit, vient de la volonté de mettre un terme à l'effusion de sang", avait indiqué sur Twitter le parti Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas, alors que d'autres factions palestiniennes ont dénoncé la participation de l'Autorité palestinienne.

C'est le cas du Hamas, qui a pointé "une rupture avec le consensus national palestinien, un mépris pour le sang des martyrs, une tentative ouverte de dissimuler les crimes de l'occupation".

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 62 Palestiniens (dont des membres de groupes armés et des civils incluant des mineurs) et à 11 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

afp/ther/iar

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Expédition punitive de colons israéliens en Cisjordanie occupée

Dimanche soir, des dizaines de colons israéliens sont entrés à Huwara, petite ville du nord de la Cisjordanie occupée où les tensions sont fréquentes. Lors d'une attaque menée après la mort de deux d'entre eux par des tirs palestiniens, les colons ont jeté des pierres vers des habitations palestiniennes, incendié des bâtiments, des poubelles et des voitures, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

Selon l'armée israélienne, il n'y a pour l'heure pas eu d'arrestations. Elle avait auparavant dit avoir évacué des dizaines de Palestiniens de leurs maisons menacées par des incendies.

Fait rare, les autorités israéliennes ont appelé les colons au calme après ce nouvel épisode de violences qui intervient alors que le conflit connaît déjà une nette escalade. "Je vous demande, même si le sang est encore chaud et les esprits échauffés, de ne pas vous faire justice vous-même, mais de laisser les forces de sécurité accomplir leur mission", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans une vidéo diffusée par son bureau.

>> Voir le sujet du 12h45 sur l'attaque des colons israéliens à Huwara :

Nouvelle flambée de violence au Proche-Orient. Les habitants d'une colonie juive ont incendié des maisons palestiniennes
Nouvelle flambée de violence au Proche-Orient. Les habitants d'une colonie juive ont incendié des maisons palestiniennes / 12h45 / 1 min. / le 27 février 2023

Berlin et Paris condamnent les opérations de représailles

Condamnant "avec la plus grande fermeté l'attentat contre deux jeunes Israéliens dans les territoires occupés de Cisjordanie", un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a également jugé lundi "totalement inacceptables" les opérations de représailles des colons dans la ville palestinienne de Huwara.

"Il est urgent que les accords pour éviter une escalade soient respectés et que tout le monde s'engage maintenant à ne pas attiser une situation déjà très tendue", a-t-il déclaré.

De son côté, Paris "suit avec la plus grande préoccupation les violences en cours en Cisjordanie, en particulier à Huwara, qui menacent de dégénérer hors de contrôle", insiste le Quai d'Orsay. "La France condamne fermement l'attaque qui a coûté la vie à deux Israéliens le 26 février. Les violences contre les civils palestiniens sont inacceptables", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.