"Tout montre que le drame est dû, malheureusement, principalement à une tragique erreur humaine", a dit le chef du gouvernement au lendemain de cet accident de train "sans précédent" en Grèce, selon lui, et qui a fait également plusieurs dizaines de blessés.
Plus tôt le ministre des Transports, Kostas Karamanlis, avait annoncé présenter sa démission après cet accident entre un train de passagers qui reliait Athènes à Thessalonique, dans le nord du pays, et un convoi de marchandises.
Les deux trains se sont heurtés frontalement alors qu'ils se trouvaient pour une raison indéterminée sur la même voie depuis plusieurs kilomètres.
Le chef de la gare de Larissa, la ville la plus proche de l'accident en Grèce centrale, a été arrêté dans la journée, selon une source judiciaire à l'AFP et il est poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir été à l'origine de "blessures corporelles".
Nombreux jeunes
La plupart des victimes sont "des jeunes", a souligné le Premier ministre alors que de nombreux étudiants rentraient à Thessalonique après un week-end prolongé, lundi étant férié en Grèce.
Sous la violence du choc survenu peu avant minuit (22H00 GMT) dans la vallée de Tempé, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs des deux trains tués sur le coup.
Quelque 150 pompiers ainsi que 40 ambulances ont été mobilisés, selon les secours grecs. Des grues et des mécaniciens ont également été déployés pour essayer de dégager les débris et soulever les wagons renversés.
Hôpitaux réquisitionnés
"Je n'ai jamais rien vu de tel de toute ma vie. C'est tragique. Cinq heures plus tard, nous trouvons des corps", a raconté un sauveteur émergeant, épuisé, de la carcasse où il tentait avec son équipe d'extraire des corps de passagers.
Sur la chaîne de télévision Skai, Kostas Agorastos, le gouverneur de la région, a déclaré que "plus de 250 passagers ont été transférés en bus à Thessalonique". "Malheureusement le nombre de blessés et de morts risque d'être élevé", a-t-il poursuivi. Une réunion de crise du gouvernement a été organisée.
"Nous avons vécu quelque chose de très choquant", a témoigné un passager interrogé par le journal Protothema. "Je ne suis pas blessé mais je suis tâché du sang des autres personnes qui ont été blessées à côté de moi", a-t-il précisé. Les deux hôpitaux de la région de Larissa ont été réquisitionnés pour accueillir les nombreux blessés, selon Onlarissa.
ats/vic/ami
"Cet horrible accident aurait pu être évité"
Certains dénonçaient déjà le manque de systèmes de sécurité performants alors que les usagers des trains en Grèce critiquent régulièrement leur vétusté. La société des chemins de fer Hellenic Train, privatisée en 2018, est contrôlée par le groupe italien FS.
"C'est un accident inimaginable", a dénoncé auprès de l'AFP le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, qui se trouvait sur les lieux de l'accident.
"Deux trains se sont retrouvés sur la même voie et sont entrés en collision frontale (...) Aucun système de sécurité, télécommande et feux de circulation ne fonctionne. Cet horrible accident aurait été évité si les systèmes de sécurité fonctionnaient", poursuit-il.