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L'EI serait responsable de la mort de nombreux cueilleurs de truffes en Syrie

Image des truffes du désert vendues dans les rues de Damas, la capitale syrienne. [AFP - LOUAI BESHARA]
En Syrie, huit personnes cueillant des truffes ont été tuées par l'explosion d'une mine / Le Journal horaire / 45 sec. / le 2 mars 2023
En Syrie, la saison des truffes a viré au cauchemar. Plusieurs mines attribuées au groupe Etat islamique ont tué des récolteurs ces derniers jours. Mi-février, une attaque, elle aussi attribuée à l'EI, contre des cueilleurs du précieux champignon avait fait 68 morts.

Huit civils qui cueillaient des truffes du désert ont été tués et plus de 35 autres blessés jeudi par l'explosion d'une mine antipersonnel dans la province de Deir Ezzor, à l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'agence de presse officielle Sana a pour sa part indiqué que "cinq citoyens avaient été tués et plus de 40 blessés" par l'explosion d'une mine "laissée par des terroristes de Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr)" au passage du camion qui les transportait.

Cet accident survient trois jours après l'explosion de deux autres mines laissées par l'EI qui avait coûté la vie à dix civils et blessé douze autres dans la province de Hama (centre), également pendant qu'ils récoltaient des truffes, selon Sana.

Attaque de l'EI contre des cueilleurs

A la mi-février, une attaque attribuée à l'EI avait fait 68 morts parmi des personnes qui récoltaient également des truffes dans l'est de la province de Homs (centre), selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.

>> Lire à ce sujet : Plus de 60 civils tués lors d'une attaque de l'EI en Syrie

La truffe du désert syrien, considérée comme étant parmi les meilleures au monde, est cueillie généralement entre février et avril et se vend à prix d'or.

Hécatombe causée par les engins explosifs

L'EI a contrôlé à partir de 2014 en Syrie de vastes zones englobant la quasi-totalité de la province de Deir Ezzor, avant d'en être délogé en mars 2019, lors de la défaite territoriale du groupe jihadiste.

Près de 10,2 millions de Syriens vivent dans des zones où restent des engins explosifs qui ont fait environ 15'000 morts de 2015 à 2022, d'après l'ONU. Depuis le début de l'année, l'OSDH a documenté la mort de 51 civils, dont 18 enfants, à cause d'explosifs abandonnés.

Le pays est ravagé depuis 2011 par un conflit qui a coûté la vie à un demi-million de personnes et déplacé des millions d'habitants.

afp/ami

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