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La Grèce reconnaît les "faiblesses chroniques" de ses trains, le bilan passe à 57 morts

Les recheches se sont poursuivies jeudi sur les lieux de l'accident près de Larissa, en Grèce. [AFP - Sakis Mitrolidis]
La Grèce reconnaît les "faiblesses chroniques" de ses chemins de fer / Le Journal horaire / 28 sec. / le 2 mars 2023
Le gouvernement grec a reconnu des "faiblesses chroniques", jeudi, après la catastrophe ferroviaire qui a fait au moins 57 morts mardi soir près de Larissa en Grèce centrale. De son côté, le chef de gare interpellé a avoué une "erreur" devant la justice.

"Les retards (pris dans la modernisation des chemins de fer) trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse", a admis jeudi le porte-parole du gouvernement Yannis Oikonomou lors d'un point presse à Athènes.

Les défaillances du secteur public ferroviaire grec sont pointées du doigt après la collision frontale de deux trains qui se trouvaient sur la même voie depuis plusieurs kilomètres. L'accident a provoqué quelques manifestations d'usagers dans plusieurs villes de Grèce.

>> Lire : La collision meurtrière en Grèce est une "tragique erreur humaine"

Une "erreur" reconnue par le chef de gare

Le chef de gare de Larissa, âgé de 59 ans, a été arrêté mercredi. Il est poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles". Il devait expliquer comment un train transportant 342 passagers et dix employés des chemins de fer, reliant Athènes à Thessalonique (nord), a pu être autorisé à emprunter la même voie qu'un convoi de marchandises.

Le porte-parole du gouvernement a assuré jeudi que "l'erreur a été avouée par le chef de gare lui-même" et son avocat a confirmé qu'il "reconnaît ce qu'il a fait". S'il est reconnu coupable, le chef de gare risque la prison à vie.

L'autocritique du système et de l'Etat

Parallèlement, le nouveau ministre des Transports Giorgos Gerapetritis a présenté ses excuses aux familles des victimes, tout en faisant "une autocritique complète du système politique et de l'Etat". Le précédent ministre, Kostas Karamanlis, avait présenté sa démission mercredi.

L'accident a fait au moins 57 morts, selon le dernie bilan de la péolice jeudi soir. Et les opérations de recherche se sont poursuivies toute la nuit de mercredi à jeudi, puis dans la journée de jeudi. "Nous avons continué car le temps joue contre nous. Plus le temps passe moins les chances (de retrouver des survivants) sont importantes", a expliqué une porte-parole des pompiers.

Sous la violence du choc survenu peu avant minuit dans la nuit de mardi à mercredi dans la vallée de Tempé, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs des deux trains tués sur le coup.

Plus aucun système de sécurité

Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce. "Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté.

Auparavant, il avait également assuré à l'AFP qu'"aucun système de sécurité, télécommande et feu de circulation ne fonctionnait".

afp/oang

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Les cheminots grecs en grève

Le trafic ferroviaire était paralysé jeudi en Grèce par un mouvement de grève de 24 heures lancé par la Confédération panhellénique des chemins de fer pour dénoncer la collision.

Dans son appel, la Confédération regroupant tous les syndicats des cheminots a dénoncé "le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit" à la catastrophe ferroviaire survenue mardi soir.

Le train interurbain qui appartient également à l'entreprise Hellenic Train responsable du secteur des transports chemins de fer en Grèce était également à l'arrêt, tout comme le métro d'Athènes.

Quelque 700 personnes, selon la police, se sont également rassemblées jeudi soir devant le siège de la compagnie grecque des chemins de fer Hellenic Train à Athènes pour protester contre les défaillances qui ont conduit à l'accident.