Le Parti de la réforme (centre-droit) de la Première ministre Kaja Kallas devrait remporter ce scrutin, selon la plupart de sondages publiés cette semaine, mais il devra probablement former une coalition pour rester au pouvoir.
Selon ces sondages, il obtiendrait entre 24% et 30% des voix, alors que le parti d'extrême droite EKRE est crédité de 14% à 25% des suffrages. En 2019, EKRE avait rassemblé 17,8% des votes.
Le Parti du centre obtiendrait entre 16% et 19%, Estonie 200 (libéral) de 9% à 15%, les sociaux-démocrates de 8% à 11,5% et Isamaa (centre-droit) de 7% à 9%.
Une aide très importante à Kiev
L'Estonie, pays de 1,3 million d'habitants limitrophe de la Russie, dispose d'un Parlement monocaméral de 101 sièges, tous en jeu dans le vote de dimanche.
Le pays balte, membre de l'Union européenne et de l'Otan, a pris la tête des appels internationaux lancés l'année dernière en faveur d'une aide militaire accrue à l'Ukraine face à l'invasion de la Russie.
L'aide militaire estonienne à l'Ukraine représente actuellement plus de 1% de son PIB, soit la contribution la plus importante de tous les pays par rapport à la taille de leur économie.
Pour un pays "ouvert et intelligent"
"Nous prônons un pays ouvert, amical, à l'occidentale, européen, intelligent", a déclaré Kaja Kallas à l'AFP parlant du programme politique de son parti, dans une interview la semaine dernière.
"Mon plus grand concurrent pense que nous ne devrions pas aider l'Ukraine, nous ne devrions pas soutenir l'Ukraine, que nous devrions seulement chercher notre intérêt personnel", a-t-elle ajouté.
Fin de l'accueil des réfugiés ukrainiens
Selon le dirigeant d'EKRE, Martin Helme, l'Estonie ne devrait "pas aggraver davantage les tensions" avec Moscou.
EKRE a fait campagne contre une aide militaire supplémentaire à Kiev et a appelé à ne plus accepter de réfugiés ukrainiens et à réduire l'immigration pour protéger les travailleurs estoniens.
Les élections se déroulent également sur fond de situation économique difficile en Estonie, qui affiche l'un des taux d'inflation les plus élevés de l'UE, avec 18,6% sur un an enregistré en janvier.
Abstention des russophones?
Le Parti du centre, traditionnellement populaire auprès de l'importante minorité russophone d'Estonie, a soutenu la politique du gouvernement à l'égard de l'Ukraine et la Russie.
Cela a rebuté certains électeurs russophones, ce qui pourrait conduire à une forte abstention parmi cette minorité, représentant un quart de la population estonienne.
Les bureaux de vote ferment à 20h00 (19h00 en Suisse). Les résultats du scrutin sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi.
agences/lan