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Récupérer des aliments jetés pourrait ne plus être puni en Allemagne

Samuel Hense [AFP - Du glanage alimentaire près de Nantes (F) en 2020 (image d'illustration).]
Récupérer des aliments jetés pourrait ne plus être puni en Allemagne / La Matinale / 1 min. / le 7 mars 2023
En Allemagne, récupérer des aliments périmés dans les poubelles des magasins a un nom: on parle de "containern". La pratique est assimilée à du vol, mais les choses pourraient changer. Un mouvement militant y voit, lui, la possibilité de lutter contre le gaspillage.

Chaque année, 11 millions de tonnes de biens alimentaires sont jetées dans le pays, dont un million de tonnes par la grande distribution. Consternés par ce gaspillage, certains Allemands n'hésitent pas à aller se servir dans les aliments destinés à être éliminés car arrivés à la limite de leur date de vente, même si la pratique n'est pas sans risque.

Caroline Kuhn (dite Caro) et Franzi, deux étudiantes, se sont ainsi faites arrêter par la police dans les environs de Munich. Les deux jeunes militantes étaient en opération 'lutte contre le gaspillage'. En clair, elles venaient de piocher dans la poubelle d'un supermarché un certain nombre d'aliments. Pour ce vol, Caro a été condamnée à 1200 euros d'amende avec sursis.

"Il y avait des jus de fruits, du chocolat, des produits laitiers, du fromage, des yogourts et des légumes. Dans un emballage de trois poivrons, jaune, rouge et vert, l'un était abîmé, mais les autres étaient mangeables", a-t-elle décrit lundi au micro de La Matinale de la RTS.

La grande distribution résiste

En Allemagne, le sud conservateur est particulièrement strict avec ces militants. "Ces activistes se classent politiquement plutôt dans les rangs de la gauche alternative. En Bavière, ils sont davantage exposés aux contrôles de police et aux poursuites judiciaires que dans le nord du pays, plus tolérant", explique le juriste Boris Burghardt.

Mais les choses pourraient changer. Le gouvernement d'Olaf Scholz a promis de mettre fin aux poursuites contre les personnes qui se servent dans les poubelles des supermarchés, malgré les résistances de la grande distribution.

Nathalie Versieux/vic

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