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Frontaliers, le regard français

Frontaliers: le regard français [RTS - 15 Minutes]
Frontaliers: le regard français / L'actu en vidéo / 2 min. / le 9 mars 2023
Près de 380'000 frontaliers travaillent en Suisse, selon les derniers chiffres de l'OFS. Et leur nombre est en augmentation. Parfois mal-aimés en Suisse, comment sont-ils perçus de l'autre côté de la frontière? Le magazine 15 Minutes s'est rendu dans la commune française de Morteau, à quelques kilomètres des montagnes neuchâteloises.

Au coeur de Morteau, dans le restaurant La Bousse, c'est la pause de midi. À cette heure-ci, les clients sont surtout des résidents français qui travaillent en France. Et si certains sont indifférents vis-à-vis des frontaliers, chez d'autres, on sent une pointe d'amertume. Mais tous relèvent la hausse du coût de la vie. "Les loyers, l'immobilier mais aussi les courses... tout est plus cher puisque nous sommes en région frontalière", explique une cliente de l'établissement.

Myriam, la gérante de La Bousse, le reconnaît: "Le fait d'être près de la frontière augmente la difficulté de recrutement par rapport à un salaire qu'on ne peut pas égaliser." Mais ce n'est pas seulement un désavantage. "La brasserie bénéficie de la frontière car le pouvoir d'achat est tout autre", relève-t-elle.

Faire preuve d'humilité

Alain Girardot a passé toute sa carrière de l'autre côté de la frontière. Tous les jours, il se rendait au Locle, à quinze minutes de Morteau quand il n'y a pas de bouchons. "On a de temps en temps des réflexions. Par exemple au moment de payer l'addition, on va vous dire: c'est toi le frontalier, c'est toi qui paye!"

Mais pour lui, le climat reste serein: "Il faut reconnaître que c'est un énorme avantage de travailler en Suisse et être humble vis-à-vis de ceux qui travaillent et qui habitent en France".

>> Ecouter le reportage de 15 minutes :

Frontaliers: le regard français [RTS - Guillaume Rey]RTS - Guillaume Rey
Frontaliers, le regard français / 15 minutes / 14 min. / le 10 mars 2023

Après plus de 40 ans de travail en Suisse, Alain Girardot parle même de double identité. "J'ai toujours l'impression d'être Suisse en Suisse et Français en France. Dans mon cerveau, il y a un hémisphère droit et un hémisphère gauche qui fonctionnent à tour de rôle."

Vivre-ensemble

Dans la région de Morteau, près de 50% de la population active travaille de l'autre côté de la frontière. Et de plus en plus de personnes, issues des quatre coins de la France, s'installent dans la région pour travailler en Suisse. Si cette proximité de la frontière est perçue comme une chance par les autorités, elle représente aussi des défis: avec l'évolution démographique importante, les pouvoirs publics doivent garantir les infrastructures et le vivre-ensemble.

Pour Cédric Bôle, maire de Morteau, c'est un défi quotidien: "Le temps d'une collectivité de développer des infrastructures n'est pas le temps de la population qui cherche un logement pour suivre leurs activités professionnelles." À cela s'ajoutent des projections futures incertaines et une difficulté d'anticipation.

À Villers-le-Lac, à quelques kilomètres de Morteau, la maire Dominique Mollier abonde: "Nous devons sans arrêt chercher du personnel pour faire tourner les services qui sont, pour beaucoup, destinés aux travailleurs frontaliers." Pour concurrencer les salaires suisses, la commune mise sur la qualité de vie.

>> L'interview d’Olga Givernet, députée française du groupe Renaissance :

Olga Givernet dans le jardin des Quatre colonnes du palais Bourbon en 2017. [wikipedia.org - Jean-Luc Hauser]wikipedia.org - Jean-Luc Hauser
Les frontaliers, ces mal-aimés? Interview d’Olga Givernet / Forum / 5 min. / le 11 mars 2023

Guillaume Rey, Coraline Pauchard

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