La déclaration signée par Elisabeth Baume-Schneider, cheffe du Département fédéral de justice et police, et les ministres de l'Intérieur des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Autriche, du Danemark, de la France, de la Belgique et du Luxembourg, exige des mesures "contre les mouvements migratoires incontrôlés".
La migration secondaire, c'est-à-dire le déplacement des migrants d'un Etat Schengen à un autre, est un enjeu important, a constaté la conseillère fédérale lors de sa réunion bruxelloise.
Un million de demandes d'asile
En 2022, environ un million de demandes d'asile ont été déposées dans l'UE ainsi qu'en Suisse et en Norvège, ont indiqué jeudi les ministres concernés. Il n'y en avait jamais eu autant depuis 2016. Le ministre autrichien de l'Intérieur Gerhard Karner a estimé que les Etats concernés devaient prendre des mesures.
Il s'agit notamment de mieux protéger les frontières extérieures de l'espace Schengen. A ce sujet, Elisabeth Baume-Schneider a toutefois déclaré ne pas être favorable à la construction d'un mur anti-migrants, comme le réclament certains.
L'application des règles de Dublin, qui prévoient notamment que la responsabilité de la procédure d'asile incombe à un seul Etat, s'avère "toujours plus complexe et par conséquent est devenue inopérante dans la pratique", ont relevé les ministres.
Des reproches adressés à l'Italie
Parmi les problèmes qui touchent la Suisse, celle-ci reproche à l'Italie de laisser les réfugiés et les migrants poursuivre leur route. En outre, Rome s'opposerait à reprendre des migrants.
L'Allemagne et aussi la France reprochent également à l'Italie de ne pas respecter les Accords de Dublin. "Dans quelques pays, en particulier l'Italie, ceux-ci ne fonctionnent quasiment plus", a tonné le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.
L'Allemagne de son côté critique à la Suisse parce qu'elle laisserait partir les demandeurs d'asile arrivant d'Autriche.
En marge de sa rencontre officielle, Elisabeth Baume-Schneider a déclaré être opposée à une externalisation (délocalisation à l'étranger) des procédures d'asile, comme le prévoit la Grande-Bretagne avec le Rwanda. "C'est hors de question", a-t-elle dit, notamment en raison de l'absence de bases juridiques.
Des voix se font régulièrement entendre, dans l'UE et en Suisse, notamment du côté de l'UDC, pour demander de mettre en place ou d'évaluer une délocalisation de l'asile.
ats/boi/miro
Nouvelle version du Système d'information Schengen
Les Etats concernés ont annoncé la mise en service au 7 mars de la nouvelle version du Système d'information Schengen (SIS), qui permet un échange d'informations plus rapide, renforce la protection des victimes et améliore les informations sur les interdictions d'entrée et les renvois, a annoncé le Conseil fédéral.
Parmi les améliorations annoncées jeudi, il est possible désormais de signaler à titre préventif dans le système les enfants qui risquent d'être enlevés par leur père ou leur mère en raison d'un conflit familial.
De plus, toute interdiction d'entrée prononcée pour des raisons migratoires ou sécuritaires doit désormais obligatoirement figurer dans le système.