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Après 3 ans de restrictions, la Chine rouvre ses frontières et délivre des visas

Des passagers à l'aéroport de Pékin. [Keystone - EPA/Wu Hao]
La Chine annonce la réouverture complète de ses frontières / Le 12h30 / 1 min. / le 14 mars 2023
Malgré la levée en janvier des quarantaines et autres restrictions liées au Covid, la Chine demeurait fermée aux autres voyageurs. Mais dès mercredi, Pékin va de nouveau délivrer toutes les catégories de visas, y compris pour le tourisme. Un afflux d'étrangers n'est toutefois pas attendu dans l'immédiat.

La Chine, premier pays touché par ce qui était alors un mystérieux virus, avait brutalement fermé en mars 2020 ses frontières par crainte d'une nouvelle vague de contaminations depuis l'étranger.

Au plus fort de l'épidémie, de nombreux expatriés s'étaient ainsi retrouvés dans l'impossibilité de rentrer après leur départ de Chine, tandis que le nombre de vols internationaux avait été drastiquement réduit par les autorités chinoises.

Les échanges entre la Chine et l'étranger sont restés fortement limités durant près de trois ans, par l'obligation d'une quarantaine dès l'arrivée sur le territoire chinois pour tous les voyageurs. Cette mesure emblématique de la politique sanitaire dite du "zéro-Covid" de Pékin a été levée en janvier, à la faveur d'un retour progressif à une vie normale en Chine. La suspension depuis 2020 des visas touristiques demeurait le dernier vestige de cette politique sanitaire.

"Tous types de visas"

A partir de mercredi, la Chine recommencera à délivrer "tous types de visas" pour les ressortissants étrangers, selon un avis publié par le ministère chinois des Affaires étrangères. Les ambassades de Chine aux Etats-Unis et en France ont publié en ligne des notices similaires.

Les visas délivrés avant la fermeture des frontières le 28 mars 2020 et qui n'ont pas encore expiré retrouvent leur validité pour se rendre en Chine, précisent les documents. La Chine va également rétablir les possibilités de certaines entrées sans visa, dont celles vers l'île touristique de Hainan (sud) ou celles permises aux croisiéristes faisant escale à Shanghai.

L'annonce intervient au lendemain de la clôture d'une importante session annuelle du Parlement chinois, qui a reconduit le président Xi Jinping pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays et désigné un nouveau Premier ministre. Li Qiang a immédiatement averti qu'il serait difficile pour son pays d'atteindre cette année son objectif de croissance "d'environ 5%", déjà l'un des plus faibles depuis des décennies.

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Un afflux de touristes et d'hommes d'affaires n'est pas attendu

Mais les touristes, hommes d’affaires et autres étudiants étrangers ne vont probablement pas affluer en masse vers la Chine dans un premier temps. Tout d'abord parce que la fréquence des vols internationaux vers la Chine n'est pas encore complètement rétablie.

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En outre, l'image de la Chine s’est considérablement dégradée ces dernières années sur fond de critiques au sujet du respect des droits humains et du traitement des minorités dans le pays. Une tendance encore accentuée par le Covid: les images de citoyens enfermés de force dans des structures d’isolement et les troupes sanitaires en tenue de protection intégrale tout droit sortis de films de science-fiction ont marqué les esprits.

Le Pew Research Center a publié l’automne dernier une enquête d’opinions menée simultanément dans plusieurs pays industrialisés démontrant la hausse exceptionnelle des préjugés négatifs à l’encontre de la Chine de Xi Jinping. Pékin aura donc fort à faire pour regagner la confiance et susciter l’intérêt des touristes et des investisseurs.

L’annonce du jour n’en reste pas moins très positive, car elle achève de reconnecter la Chine au reste du monde. Et il s'agit aussi d'une étape nécessaire à la normalisation des échanges.

Avant de se fermer complètement, la Chine avait accueilli en 2019 quelque 65,7 millions de visiteurs internationaux. Depuis janvier, les ressortissants chinois peuvent de nouveau quitter leur pays pour faire du tourisme. Durant l'épidémie, seuls les déplacements pour raisons impérieuses étaient autorisés tandis que les autorités chinoises avaient suspendu la délivrance des passeports.

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boi avec afp

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