Nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites en France avant le vote au Parlement
Depuis le 19 janvier, des millions de Français ont déjà manifesté pour dire leur refus de cette réforme, mercredi ayant été la 8e journée de mobilisation.
Le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans cristallise la colère. Les opposants à cette réforme la juge "injuste", notamment pour les femmes et les salariés aux métiers pénibles.
Le gouvernement français a choisi de relever l'âge légal de départ à la retraite pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.
Un total de 480'000 personnes ont défilé mercredi en France, dont 37'000 à Paris, contre la réforme des retraites à l'appel des syndicats, selon un comptage du ministère de l'Intérieur.
Pour cette 8e journée de mobilisation, le syndicat CGT a dénombré 1,78 million de manifestants. Samedi dernier, 368'000 personnes avaient défilé en France, selon le ministère de l'Intérieur, dont 48'000 à Paris.
Grève des éboueurs
Au dixième jour de grèves des éboueurs opposés à cette réforme dans les rues de Paris, l'amoncellement des poubelles dans cette capitale mondiale du tourisme s'est encore aggravée, avec plus de 7600 tonnes de déchets encombrant les trottoirs, selon la mairie.
Les éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris ont voté mardi soir la poursuite de la grève "au moins jusqu'au 20 mars".
Outre le ramassage des déchets dans plusieurs villes de France, les grèves reconductibles se poursuivent dans plusieurs secteurs clés.
Gaz et raffineries touchés
Les grévistes du syndicat CGT Energie ont ainsi menacé de faire baisser la pression dans les réseaux de gaz, sans quoi les grévistes s'en chargeront, ce qui pourrait priver de gaz des centrales et certains clients industriels.
Les salariés de quatre terminaux méthaniers français et de 11 sites de stockage ont reconduit leur grève jusqu'au début de la semaine prochaine.
Plusieurs raffineries étaient toujours en grève et les transports ferroviaires et aériens restaient perturbés.
Le président Macron joue une part importante de son crédit politique sur cette réforme, mesure phare de son second quinquennat et symbole de sa volonté affichée de réformer, mais qui cristallise la grogne d'une partie des Français à son encontre.
Votes au Sénat et à l'Assemblée jeudi
Le président réunit dans la soirée sa Première ministre Elisabeth Borne et certains des principaux ministres concernés par la réforme.
Mais il n'envisage pas "à ce stade" de la faire adopter sans vote par un 49.3, l'article de la constitution qui permet d'adopter un texte sans vote, a-t-on appris de sources concordantes dans le camp présidentiel.
Députés et sénateurs ont trouvé un accord mercredi sur une version commune du projet contesté, avec la mesure la plus décriée, le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite.
Jeudi, ce texte sera soumis au vote du Sénat, où la majorité de droite et centriste devrait sans surprise l'approuver, puis à l'Assemblée nationale, où le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité absolue. Là, le vote est incertain: si le parti de droite Les Républicains dit vouloir adopter la réforme, de nombreux frondeurs dans ses rangs entretiennent le suspense.
agences/lan/hkr