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Violents heurts entre police grecque et manifestants à Athènes

Nouvelle manifestation à Athènes après la catastrophe ferroviaire
Nouvelle manifestation à Athènes après la catastrophe ferroviaire / L'actu en vidéo / 1 min. / le 16 mars 2023
Des heurts ont opposé les forces antiémeutes et un groupe de manifestants jeudi à Athènes, en marge de nouveaux rassemblements en Grèce après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts fin février. Ils ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes.

C'était la seconde manifestation de grande ampleur à Athènes et dans d'autres villes de Grèce depuis la collision frontale entre deux trains le 28 février au soir. Plus de 40'000 personnes sont descendues dans les rues, dont plus de 25'000 dans la capitale, selon les décomptes de la police.

Dans le centre d'Athènes, à côté du parlement, un groupe de manifestants a jeté des cocktails Molotov et des policiers ont répliqué en les aspergeant de gaz lacrymogènes et en lançant des grenades assourdissantes. Des bennes à ordures ont été incendiées près de l'université, des vitrines de magasins ont été brisées.

Une partie des manifestants se sont par ailleurs rassemblés devant le siège de la compagnie de chemins de fer Hellenic Train. Ils l'avaient déjà fait trois jours après l'accident entre un train de voyageurs reliant Athènes à Thessalonique (nord) et un convoi de marchandises.

A Thessalonique, deuxième ville du pays dans le Nord, des incidents ont également eu lieu en marge d'un défilé de plus de 8000 personnes selon l'AFP.

>>Voir les images des manifestations:

Nouvelle manifestation à Athènes après la catastrophe ferroviaire
Nouvelle manifestation à Athènes après la catastrophe ferroviaire / L'actu en vidéo / 1 min. / le 16 mars 2023

Grève générale de 24 heures

Toute la Grèce était également en grève générale d'un jour alors que la colère est toujours vive et vise directement le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis. Les transports en commun à Athènes étaient fortement perturbés. Tous les bateaux reliant le continent aux îles restaient à quai pour 24 heures et la plupart des avions étaient cloués au sol.

Le trafic ferroviaire, à l'arrêt depuis l'accident, ne devrait reprendre graduellement qu'à partir du 22 mars. De nombreuses écoles étaient également fermées tandis que les étudiants, en première ligne dans cette vague de protestation inédite depuis les années de la crise financière, étaient également nombreux dans les cortèges.

Un ras-le-bol plus général

Au-delà de la catastrophe ferroviaire qui a bouleversé le pays, les Grecs crient leur ras-le-bol face à la détérioration des services publics dans un pays saigné à blanc par les années de crise et les plans d'austérité imposés par ses créanciers. Le quotidien libéral Kathimerini, dans son dernier éditorial, évoquait du reste la révolte de la "génération banqueroute et pandémie".

Mis à mal après la catastrophe, le Premier ministre a tenté de répondre à l'indignation d'une population qui a largement perdu confiance dans les institutions depuis la crise financière de 2009-2018. Il a promis "la transparence totale" dans l'enquête en cours et demandé à plusieurs reprises pardon aux familles des victimes.

Car si l'accident ferroviaire a été imputé à une erreur du chef de gare, il a aussi été provoqué par la vétusté du réseau ferré et les lourds retards pris dans la modernisation, notamment de la signalisation, selon les premiers éléments à disposition.

afp/oang

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