Après les diocèses de Buffalo, Syracuse, Rockville Centre et Rochester, celui d’Albany vient de se déclarer en faillite. C’est le cinquième de l’Etat de New York à remettre son destin entre les mains de la justice en à peine trois ans.
Ces diocèses espèrent ainsi résoudre l’immense problème financier que leurs posent les plaintes pour abus sexuels, qui se chiffrent en dizaines, voire en centaines de millions de dollars.
Ce phénomène des faillites de diocèses catholiques en raison de plaintes n’est pas une nouveauté aux Etats-Unis. Quand les médias américains ont commencé à parler de cas d'abus au début des années 2000, plusieurs d'entre eux ont été débordés par les demandes de réparation financière.
Des "fenêtres de dénonciation" pour les victimes
Mais on assiste actuellement à une recrudescence de ces faillites pour des raisons politiques, avec un changement d'attitude radical des Etats américains. Dix-huit d’entre eux ont décidé ces dernières années de suspendre les délais de prescription de ces crimes et d’ouvrir des "fenêtres de dénonciation" (revival windows). D'une durée de deux ou trois ans en général, elles permettent de se plaindre en justice de tous les abus - aussi anciens soient-ils.
Et c’est par ces "fenêtres" que sont remontées un nombre considérable de dénonciations, relatives à des faits remontant parfois aux années 1950.
C’est précisément ce qui se passe dans l’Etat de New York, où cette opportunité a commencé en 2019. Mais on retrouve la même situation dans le Minnesota, où quatre des six diocèses catholiques sont en faillite. En Californie, ceux de Sacramento et de Santa Rosa se retrouvent dans la même situation.
Une tâche compliquée pour la justice
Ces diocèses disent être incapables de payer les montants demandés par les victimes et devront attendre que la justice statue sur le sort de leur fortune. C'est un travail compliqué, puisqu’il s’agira de déterminer ce qui appartient au diocèse et ce qui appartient aux paroisses qui en dépendent - églises, écoles ou pensionnats. Cette tâche occupera avocats et justice pendant de nombreuses années encore aux Etats-Unis.
Fabien Hünenberger/oang