Ces enfants irakiens sont nés ou ont grandi au pays de Daech, où ils ont été incorporés de force au sein du groupe terroriste. Et ils sont devenus des parias après la défaite de 2017 et la reprise de la ville de Mossoul et des zones que contrôlaient les djihadistes.
"Ce sont des enfants que l'on appelle affiliés ou suspectés d'affiliation", explique Xavier Duvauchelle, adjoint à la direction de Terre des Hommes pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, jeudi dans le 12h30 de la RTS.
"Bien souvent, des enfants ou des jeunes ont été pointés du doigt (…) pour leur lien direct ou indirect avec Daech", poursuit cet humanitaire qui revient d'Irak. "Le temps qu'ils aient droit à un procès, ils sont dans les centres de détention" et "c'est là où ça devient très compliqué", souligne-t-il.
Un programme en trois volets
Le programme de déradicalisation s’organise sur trois volets, précise Xavier Duvauchelle. Il y a d’abord le travail à l’intérieur des prisons ou des centres de redressement. Il y ensuite la préparation à la sortie et à la réintégration. Il y a enfin le retour dans la communauté, avec la reconstruction du lien social.
Et si la collaboration avec les autorités irakiennes est bonne, le travail avec le personnel de détention peut parfois s’avérer compliqué. "Bien souvent, on a en face de nous des professionnels peu ou pas formés à la prise en charge de ces enfants", souligne cet adjoint à Terre des Hommes.
Plus de 1500 jeunes déjà pris en charge
Et ce personnel de détention croit très peu à la capacité de déradicalisation de ces enfants et à leur capacité de réinsertion, poursuit-il. "Donc au quotidien, il y a aussi un travail de conviction à faire, il faut montrer pas à pas les changements de ces enfants".
Installée à Bagdad et à Mossoul, l'ONG Terre des Hommes précise que plus de 1500 enfants et jeunes adultes ont déjà bénéficié de son programme de déradicalisation.
Nicolas Vultier/oang