Un premier volet de la réforme judiciaire adopté en Israël malgré la pression de la rue
Une dizaine de manifestants ont été arrêtés pour atteinte à l'ordre public à Tel-Aviv, selon la police. Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau pour disperser la foule qui avait bloqué le périphérique de la ville, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Plusieurs milliers de personnes se sont aussi rassemblées à Jérusalem devant la résidence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon des chiffres des médias israéliens. La police n'a pas fourni d'estimation du nombre de manifestants.
D'autres rassemblements, de moindre importance, se sont tenus à Haïfa, dans le nord du pays, et à Beer Sheva (sud).
"Paralysie nationale"
La journée de jeudi avait été baptisée "journée de paralysie nationale" par les organisateurs des manifestations, qui se succèdent chaque semaine depuis la présentation par le ministre de la Justice Yariv Levin d'un projet de réforme qui divise le pays.
La réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.
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Benjamin Netanyahu et ses alliés d'extrême-droite et ultra-orthodoxes estiment quant à eux que la réforme est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.
Premier texte de la réforme accepté
La première loi de cette réforme a été votée par la Knesset tôt jeudi matin. Le texte réduit les possibilités de déclarer un Premier ministre inapte à sa charge. La justice ne pourrait plus ordonner de mise à l'écart.
Désormais, le chef de l'exécutif ne peut être déclaré inapte qu'en cas d'incapacité physique ou mentale, et ce dans seulement deux cas de figure: qu'il en fasse lui-même la demande ou à l'issue d'une procédure enclenchée par un vote du gouvernement avec une majorité des trois quarts des ministres.
Demande de destitution
Début février, une ONG anti-corruption avait adressé une pétition à la Cour suprême en vue d'obtenir la destitution de Benjamin Netanyahu.
L'ONG affirmait dans sa plainte que sa fonction de Premier ministre le place dans une situation de conflit d'intérêt à cause de son procès en cours pour plusieurs affaires de corruption.
Récemment, le bureau de la procureure générale d'Israël avait démenti une rumeur selon laquelle cette magistrate aurait envisagé de contraindre Benjamin Netanyahu à démissionner.
Loi dénoncée par l'opposition
L'opposition a dénoncé une nouvelle loi taillée sur mesure pour Benjamin Netanyahu. "La coalition a maintenant adopté une loi personnelle, obscène et corrompue contre une rumeur infondée de destitution" a déclaré le chef de l'opposition Yaïr Lapid, pour qui, "une fois de plus, Netanyahu ne se soucie que de lui-même".
afp/ami