Alors que le Saint-Siège avait annoncé à la mi-journée l'hospitalisation de François en invoquant des "examens programmés", le porte-parole du Vatican a déclaré dans la soirée qu'il souffrait d'une "infection respiratoire".
"Ces derniers jours, le pape François a éprouvé des difficultés à respirer et, cet après-midi, il a été admis à la polyclinique A. Gemelli pour des contrôles médicaux", a précisé Matteo Bruni.
Ces examens ont "révélé une infection respiratoire" sans lien avec le Covid-19 et le pape devra suivre un traitement à l'hôpital pendant "quelques jours", a-t-il souligné.
Le pape François se trouve parfois à court de souffle et est vulnérable aux soucis respiratoires depuis qu'une partie de ses poumons lui a été retirée lorsqu'il était âgé d'une vingtaine d'année.
Semaine sainte
Le Vatican n'a pas précisé si le pape serait en mesure de présider la messe des Rameaux au Vatican dimanche ou les célébrations prévues pour la semaine sainte et Pâques.
Dans la matinée, le pape argentin, qui a franchi mi-mars le cap des 10 ans de son pontificat, avait participé comme chaque mercredi à l'audience générale hebdomadaire place Saint-Pierre, au cours de laquelle il est apparu souriant, saluant les fidèles de sa "papamobile".
François, qui se déplace en chaise roulante depuis mai 2022 en raison de douleurs chroniques au genou, avait déjà été hospitalisé, pendant 10 jours, à l'hôpital Gemelli en juillet 2021 pour une lourde opération du côlon.
Dans un entretien en janvier, il laissait entendre que ses problèmes d'inflammation des diverticules - hernies ou poches qui se forment sur les parois de l'appareil digestif - étaient revenus.
Conjectures sur une éventuelle démission
Ses douleurs au genou, qui l'ont notamment obligé à annuler plusieurs rendez-vous en 2022 et à reporter un voyage en Afrique, sont au coeur de conjectures autour d'une éventuelle démission.
En juillet, François avait confié qu'il ne pourrait "plus voyager" au même rythme qu'auparavant, allant jusqu'à évoquer la possibilité de se "mettre de côté".
Mais en février, il a jugé que la renonciation d'un pape ne devait "pas devenir une mode", assurant que cette hypothèse ne figurait "pas sur son agenda pour le moment".
Des soignants le suivent en permanence, au Vatican comme pendant ses déplacements à l'étranger mais ses récents problèmes de santé l'ont conduit à officiellement créer une nouvelle fonction, celle d'"assistant de santé personnel" pour laquelle il a désigné un infirmer de Gemelli.
Des problèmes de santé récurrents
A l'âge de 21 ans, François est passé près de la mort à cause d'une pleurésie, selon son biographe Austen Ivereigh, et il a subi l'ablation partielle d'un de ses poumons en octobre 1957.
Dans un livre récemment paru, il s'est remémoré cet épisode: "Je comprends ce que peuvent ressentir les gens atteints du coronavirus qui doivent lutter pour respirer à travers des respirateurs artificiels".
Lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires, il avait par ailleurs été suivi par un acuponcteur chinois pour ses douleurs au dos, a aussi écrit en mai son biographe dans les colonnes de The Tablet Catholic.
Il a aussi souffert de "calculs biliaires" et a eu en 2004 un problème de coeur "temporaire" dû à un léger rétrécissement d'une artère, toujours d'après son biographe. En outre, ses problèmes de foie ont pu être résolus grâce à un changement de son régime alimentaire.
ats/ther