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L'ex-président Jair Bolsonaro est de retour au Brésil après trois mois d'exil

Jair Bolsonaro salue ses supporters depuis le siège du Parti libéral à Brasilia, 30.03.2023. [AP/Keystone - Eraldo Peres]
L'ex-président d'extrême-droite Jair Bolsonaro est de retour au Brésil / Le 12h30 / 1 min. / le 30 mars 2023
Après un exil de trois mois aux Etats-Unis suite à sa défaite électorale, Jair Bolsonaro a atterri jeud ià Brasilia en provenance d'Orlando. L'ancien président se dit décidé à retrouver des activités politiques, mais il est sous la menace de nombreuses procédures judiciaires.
Le retour de Jair Bolsonaro s'est fait sous haute protection policière. [Reuters - Ueslei Marcelino]
Le retour de Jair Bolsonaro s'est fait sous haute protection policière. [Reuters - Ueslei Marcelino]

Jair Bolsonaro avait quitté son pays écoeuré par sa défaite jugée "injuste" face au candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qu'il n'a jamais félicité pour sa victoire.

>> Lire : Lula remporte de justesse la présidentielle au Brésil face à Bolsonaro

Deux jours avant la fin de son mandat au 31 décembre, le président d'extrême droite avait pris l'avion pour les Etats-Unis, déprimé de ne pas avoir été réélu. Il avait ainsi évité la passation de pouvoir le 1er janvier.

L'ex-chef de l'Etat, qui a maintes fois annoncé son retour ou évoqué un voyage en Europe, a finalement atterri jeudi à 6h36 locales (11h36, heure suisse) à l'aéroport international de Brasilia. Il était attendu, en vain, par quelques dizaines de supporters sur place. Il est monté directement à bord d'une voiture qui l'attendait au pied de l'avion de la compagnie Gol, sous haute surveillance policière.

Café-croissants en "petit comité" au siège du PL

Selon le site brésilien Metropolis, l'épouse de l'ancien chef de l'Etat a organisé un déjeuner matinal en "petit comité" (en français dans le texte) pour accueillir son mari au siège du parti libéral (PL) à Brasilia.

Michelle Bolsonaro a précisé que le président du PL Valdemar Costa Neto devait être présent, de même que le général Braga Netto, ancien ministre de la Défense de Jair Bolsonaro.

L'espoir d'un retour au pouvoir en 2027

Après son exil de trois mois aux Etats-Unis, Jair Bolsonaro se dit décidé à refaire de la politique. A 68 ans, il dit vouloir jouer un rôle dans l'opposition à son successeur de gauche et croit en ses chances de revenir au pouvoir.

Pourtant, les quatre années de mandat (2019-2022) de cet ancien capitaine de l'armée, nostalgique de la dictature militaire (1964-1985), ont été marquées par une succession de crises. Il a multiplié les attaques contre les institutions, s'en prenant avec virulence à la Cour suprême, et n'a cessé de critiquer la crédibilité d'un système électoral pourtant fiable.

Admirateur de l'ex-président américain Donald Trump, il a été régulièrement accusé de disséminer lui aussi de fausses informations, notamment sur le Covid-19 ou sur les urnes électroniques. Une commission d'enquête parlementaire a du reste réclamé son inculpation pour "crime contre l'humanité" dans le cadre de cette pandémie qui a fait désormais plus de 700'000 morts au Brésil.

Jair Bolsonaro a fait face, durant son mandat de quatre ans, à quelque 150 demandes de destitution déposées au Parlement.

Dans le collimateur de la justice

Il est aujourd'hui sous la menace de nombreuses poursuites judiciaires et encourt potentiellement la prison. Il rentre en pleine polémique sur des bijoux de luxe, d'une valeur d'au moins trois millions de francs, reçus d'Arabie saoudite et qu'il aurait fait entrer illégalement au Brésil durant son mandat. Il a été convoqué par la police dès le 5 avril pour une déposition.

L'ex-président est aussi dans le collimateur de la justice pour plusieurs affaires et a perdu son immunité. Il est notamment sous le coup de cinq enquêtes à la Cour suprême dans des affaires qui pourraient lui valoir des peines de réclusion.

La plus récente porte sur son rôle dans les émeutes du 8 janvier contre les lieux du pouvoir à Brasilia, saccagés par des milliers de ses partisans. Les quatre autres portent sur des délits présumés durant son mandat.

Jair Bolsonaro est également sous le coup de pas moins de 16 enquêtes au Tribunal supérieur électoral (TSE). Il pourrait être condamné à huit ans d'inéligibilité, ce qui l'empêcherait de se présenter à la présidentielle de 2026.

oang avec afp

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