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L'Union européenne veut doubler la part d'énergies renouvelables d'ici 2030

L’Union Européenne a décidé une hausse de la part de renouvelable dans l’électricité : interview de Thierry Bros
L’Union Européenne a décidé une hausse de la part de renouvelable dans l’électricité : interview de Thierry Bros / Forum / 8 min. / le 30 mars 2023
Les Etats membres de l'UE et eurodéputés se sont accordés jeudi pour quasiment doubler la part des énergies renouvelables d'ici 2030. Il s'agit du volet-clé de l'ambitieux plan climat européen.

L'accord, trouvé à l'aube après une quinzaine d'heures d'ultimes pourparlers, fixe l'objectif contraignant de 42,5% d'énergies renouvelables dans la consommation européenne d'ici 2030. Un quasi-doublement du niveau actuel d'environ 22%.

Cette cible se situe à mi-chemin entre les 45% que réclamaient la Commission européenne et les eurodéputés, et les 40% que demandaient les Etats. C'est un net relèvement par rapport à l'objectif actuel de l'UE pour 2030 (32%).

Nouveaux objectifs

L'UE prévoit 49% de renouvelables dans la consommation énergétique des bâtiments, avec une trajectoire progressive et contraignante de verdissement pour le chauffage et le refroidissement via des cibles nationales spécifiques.

Dans les transports, les Etats devront d'ici 2030 soit réduire de 14,5% l'intensité des gaz à effet de serre grâce au recours aux renouvelables, soit atteindre au moins 29% de renouvelables dans la consommation finale d'énergie du secteur.

L'accord fixe un sous-objectif contraignant de 5,5% pour les "biocarburants avancés" (dérivés de matières premières non alimentaires) et "carburants renouvelables d'origine non biologique" (hydrogène renouvelable, carburants synthétiques à base d'hydrogène) dans les renouvelables dédiés aux transports.

L'accord fixe un sous-objectif contraignant de 5,5% pour les "biocarburants avancés" et "carburants renouvelables d'origine non biologique" (hydrogène renouvelable, carburants synthétiques à base d'hydrogène) dans les renouvelables dédiés aux transports. [Keystone - Michael Probst - AP Photo]
L'accord fixe un sous-objectif contraignant de 5,5% pour les "biocarburants avancés" et "carburants renouvelables d'origine non biologique" (hydrogène renouvelable, carburants synthétiques à base d'hydrogène) dans les renouvelables dédiés aux transports. [Keystone - Michael Probst - AP Photo]

Procédures simplifiées

Le texte simplifie et accélère les procédures d'autorisations pour les infrastructures d'énergies renouvelables, avec l'établissement de territoires dédiés où la réglementation sera drastiquement assouplie.

Le déploiement des renouvelables sera présumé "d'intérêt public supérieur", restreignant les motifs d'objections juridiques aux installations.

"Statut spécifique" du nucléaire

Dans chaque pays, la part d'hydrogène renouvelable dans l'hydrogène utilisé par l'industrie devra atteindre 42% d'ici 2030 et 60% d'ici 2035.

Cependant, l'objectif sera assoupli pour les pays disposant d'un parc nucléaire important, à même de produire de l'hydrogène décarboné grâce à l'atome civil.

La question a déchiré les Vingt-Sept. La France et ses alliés réclamaient un traitement égal entre hydrogène renouvelable et "bas-carbone", alors que plusieurs pays estimaient qu'encourager le nucléaire dans un texte dévolu aux énergies vertes au risquait de ralentir les investissements dans les renouvelables.

Finalement, l'accord trouvé prévoit que l'objectif 2030 d'hydrogène renouvelable pourra être réduit de 20% pour les Etats membres où la part d'hydrogène fossile dans la consommation du pays sera inférieure à 23%.

Le texte reconnaît au nucléaire "un statut spécifique, ni vert, ni fossile". De quoi conforter les Etats refusant une équivalence entre atome et énergies vertes.

Biomasse

Le texte approuvé consacre la biomasse (bois brûlé pour produire de l'énergie) comme énergie verte. Pour l'eurodéputé allemand Markus Pieper, le texte consacre une biomasse "100% verte". "Son utilisation est mieux encadrée même si le Parlement voulait aller plus loin", tempère l'eurodéputé français Pascal Canfin.

Défendue farouchement par les pays scandinaves, la pratique est dénoncée par les ONG écologistes, inquiètes de l'impact sur les forêts comme puits de carbone et refuges de biodiversité.

"La production d'énergie est de loin la première utilisation du bois en Europe, plus de la moitié de la récolte de bois brûlée, une proportion ne cessant d'augmenter", s'est indigné Martin Pigeon, de l'ONG Fern, fustigeant une loi qui "continuera de récompenser les entreprises énergétiques brûlant des millions d'arbres".

ats/edel

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