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Arrestation du mari de l'ancienne Première ministre écossaise Nicola Sturgeon

Nicola Sturgeon, alors Première ministre de l'Ecosse, accompagnée de son mari Peter Murrel, le 3 juin 2022, à Londres, à l'occasion du jubilée de platine de la reine Elisabeth II. [REUTERS - Kirsty O'Connor]
Arrestation du mari de Nicola Sturgeon, ancienne Première ministre écossaise / Le Journal horaire / 20 sec. / le 5 avril 2023
L'époux de l'ex-Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, Peter Murrell, a été arrêté mercredi dans le cadre d'une enquête sur les finances du parti indépendantiste SNP, avant d'être remis en liberté sans poursuites dans la soirée.

Alors que la démission surprise de la dirigeante charismatique a laissé le Scottish National Party (SNP) affaibli, la police écossaise a annoncé mercredi l'arrestation d'un homme de 58 ans.

"L'homme se trouve en détention et est interrogé par des enquêteurs", avait précisé dans un premier temps la police dans un communiqué sans l'identifier. "Des agents mènent aussi des perquisitions à plusieurs adresses dans le cadre de cette enquête", était-il ajouté.

Selon la BBC et l'agence PA, il s'agit de Peter Murrell, l'époux de Nicola Sturgeon. Il était jusqu'à la mi-mars directeur général du SNP. Il avait alors démissionné de ses fonctions en pleine polémique sur le nombre de membres de la formation, durant la campagne interne pour désigner un nouveau leader.

Peter Murrell a finalement été remis en liberté sans poursuites mercredi soir en attendant la suite des investigations sur les finances du parti indépendantiste SNP, a annoncé la police.

Engagement de longue haleine

Les investigations en cours portent notamment sur des dons de 600'000 livres sterling (690'000 francs) collectés ces dernières années en vue d'organiser un nouveau référendum d'indépendance, projet actuellement dans l'impasse face au rejet de Londres.

Dans un communiqué, le parti a estimé qu'il n'était "pas opportun de commenter une enquête de police en cours mais le SNP coopère pleinement avec l'enquête et va continuer de le faire". La formation a précisé avoir décidé samedi de revoir sa gouvernance et ses règles de transparence.

Comme son épouse, Peter Murrell a consacré sa vie à la cause indépendantiste. Il a rencontré Nicola Sturgeon lors d'un camp de jeunesse du SNP et ils se sont mariés en 2010. Leur relation avait suscité des accusations de conflits d'intérêt à la tête de la formation majoritaire au Parlement écossais.

Divisons internes

Nicola Sturgeon, après huit ans à la tête de l'Ecosse, a annoncé mi-février sa démission à la surprise générale, expliquant manquer d'énergie.

Ses dernières semaines en poste avaient également été marquées par de violentes attaques liées à la loi votée par le Parlement écossais facilitant la transition de genre, à laquelle Londres a opposé son véto.

Le départ de la dirigeante charismatique, qui portait le combat indépendantiste avec détermination, a affaibli le parti, ressorti divisé de la campagne interne qui a abouti la semaine dernière à la nomination comme Premier ministre d'Humza Yousaf, 37 ans.

>> Tous les détails : L'indépendantiste Humza Yousaf élu Premier ministre écossais par le Parlement local

Nouveau dirigeant, mais même ligne

Le dirigeant, premier de confession musulmane à la tête d'une des nations constitutives du Royaume-Uni, est considéré comme incarnant la continuité après Nicola Sturgeon, avec une ligne progressiste sur les questions sociétales et de gauche économiquement. Mais il n'a remporté que 52% des votes face à la plus conservatrice Kate Forbes.

Cette transition à la tête de l'Ecosse intervient alors que le combat pour l'indépendance, un temps relancé par le Brexit et l'impopularité des gouvernements conservateurs successifs à Londres, semble dans l'impasse. La Cour Suprême a rejeté la volonté d'Edimbourg d'organiser un nouveau référendum sans l'accord de Londres, après le vote qui avait abouti à la victoire du "non" à 55% en 2014.

Les indépendantistes voient dans l'indépendance un moyen de rejoindre l'Union européenne. Plus de 60% des Ecossais avaient voté contre la sortie de l'UE en 2016.

>> Lire aussi : Au Royaume-Uni, des dirigeants issus de minorités ethniques jusqu'aux plus hauts postes

ats/ami

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