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La rencontre entre Élisabeth Borne et les syndicats sur les retraites tourne court

Laurent Berger (CFDT) et Sophie Binet (CGT) ont rencontré Elisabeth Borne mercredi à Matignon. [AFP - BERTRAND GUAY]
La rencontre entre Élisabeth Borne et l'intersyndicale sur les retraites a tourné court / Le Journal horaire / 28 sec. / le 5 avril 2023
En France, la rencontre tant attendue entre Élisabeth Borne et l'intersyndicale pour sortir du conflit de la réforme des retraites s'est soldée mercredi par un "échec", selon les syndicats. L'entrevue n'a duré qu'une petite heure.

Malgré ce désaccord, la cheffe du gouvernement français a assuré qu'elle "n'envisageait pas d'avancer sans les partenaires sociaux" sur d'autres sujets liés au travail.

Les organisations patronales Medef, CPME et U2P, reçues dans l'après-midi, ont réitéré leur soutien au texte et demandé à Élisabeth Borne de "mieux prendre en compte" les négociations bilatérales entre syndicats et patronat.

Une heure à Matignon

A la veille d'une 11e journée de mobilisation, les leaders des huit organisations syndicales, arrivés à Matignon peu après 10h00, ensemble et à pied, sont ressortis au bout d'une heure. Le patron de la CFTC, Cyril Chabanier a lu un texte de l'intersyndicale sur le perron.

"Nous avons redit à la Première ministre qu'il ne saurait y avoir d'autre issue démocratique que le retrait du texte. La Première ministre a répondu qu'elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave", a-t-il déclaré. Les syndicats de ce fait refusent "de tourner la page et d'ouvrir, comme le propose le gouvernement, d'autres séquences de concertation sur des dossiers aussi divers que le plein emploi ou le partage des richesses".

"On a une crise sociale qui se transforme en crise démocratique", a estimé comme les autres syndicats le leader de la CFDT Laurent Berger, tandis que la nouvelle patronne de la CGT Sophie Binet affirmait que "le gouvernement ne pourra pas gouverner le pays tant que cette réforme ne sera pas retirée".

"Nécessité" de la réforme

L'entourage d'Emmanuel Macron, actuellement en déplacement en Chine, a vigoureusement contesté cette analyse et affirmé que le projet sur les retraites avait été "porté, expliqué et assumé" par le président. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a exposé devant le Sénat "la conviction du gouvernement sur la nécessité" de la réforme.

Les syndicalistes avaient prévenu qu'ils quitteraient la réunion si Élisabeth Borne refusait de parler du recul de l'âge de départ en retraite à 64 ans, qui cristallise la colère. C'est la première fois qu'ils étaient reçus à Matignon depuis la présentation du projet le 10 janvier.

Laurent Berger a dit s'en remettre à "la sagesse du Conseil constitutionnel" qui doit rendre sa décision le 14 avril. Il a appelé "un maximum de travailleuses et travailleurs à rejoindre les cortèges" jeudi.

afp/ami

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