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Démonstration de force chinoise après une rencontre entre Taïwan et les Etats-Unis

Taïwan a annoncé avoir détecté jeudi matin trois navires de guerre et un hélicoptère anti-sous-marin près de l'île autonome. [afp - Taiwan’s Ministry of National Defence]
Taïwan a détecté trois navires de guerre et un appareil chinois près de l'île / Le Journal horaire / 23 sec. / le 6 avril 2023
La Chine a envoyé des navires de guerre jeudi autour de Taïwan, après avoir déployé un porte-avions et promis une réponse "déterminée" à la rencontre en Californie entre la dirigeante de l'île autonome Tsai Ing-wen et le président de la Chambre des représentants américaine Kevin McCarthy.

Tsai Ing-wen, issue d'un parti qui milite traditionnellement pour l'indépendance de l'île - une ligne rouge absolue pour la Chine -, a salué "le soutien indéfectible" de Washington envers Taipei lors d'une rencontre mercredi près de Los Angeles avec Kevin McCarthy.

>> Lire aussi : Le chef républicain Kevin McCarthy rencontre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen

Or Pékin a toujours menacé d'une riposte si un tel entretien avait lieu et a déployé un porte-avions près de Taïwan des heures avant la rencontre.

Trois navires de guerre supplémentaires ont été détectés jeudi à 06h00 du matin (minuit en Suisse) dans le détroit séparant la Chine de l'île autonome démocratique, a annoncé le ministère taïwanais de la Défense.

Un hélicoptère anti-sous-marin a également traversé la zone de défense aérienne de Taïwan, a ajouté le ministère. Et la Chine a déployé des vaisseaux de garde côtes pour des patrouilles exceptionnelles contre lesquelles Taipei a protesté.

Province à reprendre

Le régime communiste considère l'île auto-gérée depuis plus de 70 ans, comme l'une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une "réunification pacifique", mais sans exclure d'employer la force.

Au nom de son principe d'"une seule Chine", aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps.

En août dernier, Pékin avait lancé des manoeuvres militaires sans précédent autour de Taïwan en août dernier, lorsque la démocrate Nancy Pelosi, prédécesseure de Kevin McCarthy au perchoir, s'était rendue sur l'île.

Quelques heures après, la Chine a promis "des mesures déterminées et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale".

Le ministère des Affaires étrangères chinois a comparé la rencontre Tsai Ing-wen – Kevin McCarthy sur le sol américain à des "actes de collusion gravement erronés" entre les Etats-Unis et Taïwan, selon un communiqué publié jeudi matin.

Pékin a en outre exhorté Washington à "cesser de s'engager dans une voie erronée et dangereuse" alors que le président français Emmanuel Macron se trouve en visite d'Etat à Pékin où il doit rencontrer jeudi son homologue chinois Xi Jinping.

Taipei en état d’alerte

La réponse de Pékin à la rencontre avec le numéro trois américain met Taipei en état d'alerte.

Le ministre taïwanais de la Défense a jugé "sensible" le déploiement du Shandong, l'un des deux porte-avions chinois.

"Quand un porte-avions sort, il y a habituellement des décollages et des atterrissages d'appareils", a déclaré Chiu Kuo-cheng, précisant qu'aucune manoeuvre de ce type n'avait pour l'heure été observée. "Nous continuons de surveiller" a-t-il prévenu devant la presse.

Interrogé sur l'éventualité que ce déploiement soit un prélude à des manoeuvres militaires chinoises, Chiu Kuo-cheng a répondu: "nous n'excluons pas cette possibilité".

Relation très forte entre Taïwan et les Etats-Unis

Aux Etats-Unis, Tsai Ing-wen, qui était en transit après une tournée en Amérique latine, a salué le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à son île et assuré que les Taïwanais n'étaient ni "isolés" ni "seuls".

Dans ce contexte inflammable, le dirigeant républicain a souligné que la relation entre Taipei et Washington était "plus forte" qu'elle ne l'a jamais été "au cours de (sa) vie".

Sous le mandat de Tsai Ing-wen, Taïwan s'est rapproché des Etats-Unis.

Kevin McCarthy a également appelé à "continuer les ventes d'armes à Taïwan", qui sont selon lui le "meilleur moyen" d'empêcher une invasion chinoise de l'île. "C'est une leçon essentielle que nous avons tirée de l'Ukraine, à savoir que l'idée de simples sanctions à l'avenir n'arrêtera personne", a-t-il insisté devant la presse.

ats/fgn/juma

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