Après une déflagration violente en pleine nuit, l'immeuble du 17 rue de Tivoli, dans un quartier de Marseille connu pour ses cafés et restaurants, s'est écroulé et deux immeubles contigus ont été endommagés, dont l'un s'est effondré dans les heures suivant le drame et le second menace de tomber.
"Nous avons (...) huit personnes qui ne répondent pas aux appels au 17 rue de Tivoli et sur un rez de jardin qui fait la jonction entre le 15 et 17 (...) Nous n'avons aucune nouvelle", a déclaré Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille.
Des familles sans nouvelles
Cinq personnes, résidentes des bâtiments voisins du 17, ont été blessées, mais "aucune n'est entre la vie et la mort", ont indiqué de leur côté le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le maire de Marseille, Benoît Payan.
"Les huit personnes que je vous cite, les proches et les familles sont venues dire qu'elles n'avaient pas de nouvelles", a insisté la procureure en évoquant des informations, encore non confirmées sur une neuvième personne qui pourrait être recherchée au niveau du numéro 19 rue de Tivoli.
Les sauveteurs, dont le travail a été freiné depuis le début par un incendie persistant sous les décombres, poursuivaient leurs opérations dimanche en fin de soirée à la lumière de projecteurs, aidés d'une grue. Beaucoup de fumée était encore visible à côté d'un amas de gravats, a constaté un photographe de l'AFP depuis un immeuble en hauteur du quartier.
Cause indéterminée en l'état
"Nous pensons qu'il y a entre quatre et une dizaine de personnes sous les décombres", avait affirmé plus tôt Gérald Darmanin, venu spécialement dans la cité phocéenne. "Il est petit, mais nous avons encore un espoir", a déclaré dimanche soir le maire, qui est resté lui sur les lieux toute la nuit.
Selon la procureure, il est "à cette heure impossible d'indiquer quelles sont les causes de (l')explosion" qui a soufflé cet immeuble de quatre étages. L'expert judiciaire n'a pas pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche.
"Le gaz fait partie bien évidemment des pistes" pouvant expliquer la déflagration, "d'une extrême violence", que les caméras de surveillance ont filmée à 00h46, a-t-elle estimé.
Pas d'insalubrité
"On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu'on a encore sentie ce matin", a indiqué à l'AFP Savera Mosnier, une habitante d'une rue proche. L'adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Marseille, Yannick Ohanessian, a confirmé que plusieurs témoins avaient évoqué des "odeurs suspectes de gaz".
Une trentaine d'immeubles ont été évacués par précaution. Le ministre du Logement Olivier Klein, qui se rendra à Marseille lundi, a indiqué que cela concernait 186 personnes, soit 90 foyers, dans quatre rues.
afp/br/miro/ebz
Grave effondrement en novembre 2018
En novembre 2018, l'effondrement rue d'Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d'indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40'000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.
L'hypothèse d'une insalubrité de l'immeuble qui s'est effondré dimanche a toutefois semblé écartée.
"Il n'y avait pas d'arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n'est pas un quartier recensé comme ayant de l'habitat insalubre", a indiqué le préfet.
Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d'immeubles au cours des 40 dernières années.