Le Premier ministre britannique a salué dimanche l'accord de paix historique conclu en 1998 en Irlande du Nord, où s'apprête à se rendre le président américain Joe Biden pour y marquer le 25e anniversaire de sa signature.
Rishi Sunak n'avait que 17 ans lorsque l'accord du Vendredi Saint (Good Friday Agreement) a été conclu le 10 avril 1998, mettant fin à trois décennies de violences dans la province britannique. Il a déclaré, dans un communiqué publié par Downing Street, que cet accord avait été un "moment incroyable" dans l'histoire de la nation. "Il s'agit d'un exemple extrêmement rare de personnes qui ont fait ce qui était impensable auparavant pour créer un avenir meilleur pour l'Irlande du Nord", a-t-il ajouté.
Le rôle central joué par Washington
Le chef du gouvernement britannique participera durant la semaine à plusieurs événements marquant l'anniversaire de l'accord, conclu entre les gouvernements britannique et irlandais ainsi que les partis politiques d'Irlande du Nord sous l'égide des Etats-Unis.
Mardi soir, Rishi Sunak accueillera le président américain dans la province, dès son arrivée sur le tarmac. Les deux hommes doivent s'entretenir lors d'une réunion bilatérale, selon Downing Street. Lors de sa visite de quatre jours, Joe Biden, qui a des origines irlandaises, se rendra également en République d'Irlande voisine. Selon la Maison Blanche, il devrait y prononcer un discours soulignant les liens entre les Etats-Unis et l'Irlande.
Le Royaume-Uni prévoit aussi d'organiser un "Sommet de l'investissement en Irlande du Nord" à Belfast en septembre prochain.
Pas vraiment de quoi célébrer cette année
Mais l’ambiance n’est pas à la liesse pour cet anniversaire, les institutions locales étant paralysées depuis un an et alors que les inquiétudes sécuritaires ont augmenté récemment.
"Dieu merci, nous avons eu cet accord. Nous étions tous en sa faveur, il a sauvé d’innombrables vies", s'est remémoré le photographe Jerry Temple, témoin des violences durant son enfance à Derry, lundi dans La Matinale de la RTS.
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"Mais il y a toujours un tout petit nombre, un noyau dur de réfractaires, des deux côtés des communautés", a-t-il déploré. "Pour eux, l'accord du Vendredi Saint ne signifie rien, ça ne les empêche pas de poursuivre leurs activités de bandits, avec leurs armes à feu, leur commerce frauduleux".
Ce Nord-Irlandais dénonce également l'absence de réel gouvernement actuellement dans cette nation du Royaume-Uni. "Nos politiciens préfèrent voyager en jet aux Etats-Unis, se montrer là-bas plutôt que de résoudre les problèmes ici, ils n’en ont rien à faire", a-t-il ajouté. "Alors oui, on peut dire merci à ceux qui ont permis aux accords du Vendredi Saint de voir le jour, mais il y encore du chemin à faire".
oang avec afp et Catherine Ilic