L'eurodéputée Eva Kaili va sortir de prison avec un bracelet électronique

La vice-présidente déchue du Parlement européen Eva Kaili va sortir de prison sous bracelet électronique. [EPA-EFE - Jalal Morchidi]
Qatargate, les deux derniers accusés en prison vont être libérés / Le 12h30 / 2 min. / le 13 avril 2023
La justice belge a décidé mercredi la sortie de prison et la détention à domicile sous bracelet électronique d'Eva Kaili. La vice-présidente déchue du Parlement européen est un personnage-clé dans l'enquête pour corruption dite du "Qatargate". Deux suspects clés sont déjà sorti de prison.

L'élue socialiste grecque était la dernière accusée encore en prison dans ce dossier. Elle est soupçonnée d'avoir intercédé en faveur de puissances étrangères dans les décisions du Parlement européen durant plusieurs années, moyennant des versements d'argent. Eva Kaili, 44 ans, a été déchue à la mi-décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen.

"Eva Kaili va sortir de prison, elle est assignée à domicile en Belgique et mise sous surveillance électronique. Le juge d'instruction vient de prendre la décision", a confirmé Antoon Schotsaert, magistrat au parquet fédéral belge.

Deux députés sortent de prison

Deux des principaux suspects dans l'enquête pour corruption dite du "Qatargate", l'eurodéputé belge Marc Tarabella et l'ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, sont sortis de prison jeudi après avoir été placés sous bracelet électronique.

Eva Kaili, comme Marc Tarabella, ont toujours clamé leur innocence. "Je n'ai rien à me reprocher et je reste bien sûr à l'entière disposition des enquêteurs s'ils ont d'autres questions", a déclaré l'élu belge, selon un texte transmis par un de ses collaborateurs au Parlement européen.

"Je suis soulagé de pouvoir rejoindre ma famille. Cette période a été une réelle épreuve", a-t-il dit.

Pier Antonio Panzeri s'adresse à une séance plénière à Strasbourg, en France, le 26 mars 2019. [Keystone - Marc Dossman/Parlement européen via AP]
Pier Antonio Panzeri s'adresse à une séance plénière à Strasbourg, en France, le 26 mars 2019. [Keystone - Marc Dossman/Parlement européen via AP]

Antonio Panzeri a lui accepté de coopérer avec la justice. Ce "repenti" a négocié une peine de prison limitée en échange de l'engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu'il sait du système de corruption en lien avec le Qatar et le Maroc, qu'il a admis avoir orchestré. Il a notamment mis en cause Marc Tarabella.

"Il est évidemment content de passer de la prison à son appartement, mais il reste détenu", le bracelet électronique n'étant qu'une modalité de la détention préventive, a expliqué son avocat.

Un quatrième suspect, l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné à résidence le 11 février en Italie. Il conteste devant les tribunaux italiens sa remise à la Belgique en vertu d'un mandat d'arrêt européen. Une audience devant la cour d'appel de Naples sur son extradition vers la Belgique a été renvoyée au 2 mai.

>> Lire aussi : Deux eurodéputés, un Belge et un Italien, interpellés dans l'affaire du Qatargate

Enfin, l'assistant parlementaire Francesco Giorgi, un proche d'Antonio Panzeri et compagnon d'Eva Kaili, avait été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique.

Flagrant délit

Il faisait partie, comme sa compagne et Antonio Panzeri, de la première vague d'interpellés, le 9 décembre à Bruxelles, quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d'euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises.

Eva Kaili n'a pas bénéficié de son immunité parlementaire, car l'infraction avait été constatée en flagrant délit, des "sacs de billets" étant découverts dans son appartement.

Le Qatar et le Maroc ont fermement nié être à l'origine d'une quelconque corruption.

ats/asch

Publié