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Les relations entre le Vatican et Moscou à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Le pape François lors du Dimanche de Pacques, le 9 avril 2023. [AFP - Andreas SOLARO]
RTSreligion - Les relations entre Rome et Moscou à l’épreuve de la guerre en Ukraine / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 13 avril 2023
Le Vatican a œuvré durant des décennies à tisser des liens avec le Patriarcat orthodoxe de Moscou. Mais l'invasion russe de l'Ukraine a ébranlé ces relations. Le pape François joue désormais à l'équilibriste: il dénonce la guerre, en essayant de ne pas se mettre Moscou à dos.

Dimanche dernier, le pape François a largement évoqué la guerre en Ukraine lors de ses prises de parole pour Pâques. Ces appels à la paix rappellent que le conflit a profondément fragilisé les liens entre l’Eglise de Rome et celle de Moscou.

Lors de la messe dimanche à Saint-Pierre, François a appelé à "aider le peuple ukrainien bien-aimé dans son voyage vers la paix", mais aussi à "répandre la lumière de Pâques sur le peuple russe". Le pape refuse ainsi de mettre sur le même plan la nation agressée et le pays agresseur.

Espoir de se positionner en médiateur

Mais selon plusieurs observateurs, il se montre trop réticent à interpeller directement Moscou. D'ailleurs, Rome entend aussi jouer un rôle de médiateur dans le conflit.

Ce souhait explique les prises de position plutôt neutres du Vatican sur le conflit, même si on a pu observer un certain durcissement au cours des mois. Dimanche encore, le pape a demandé à la Russie de rechercher la vérité sur l'invasion de l'Ukraine.

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 sur le message de Pâques du pape François :

Le Pape François au Vatican pour célébrer la messe de Pâques. [AP Photo/Keystone - Alessandra Tarantino]AP Photo/Keystone - Alessandra Tarantino
Le pape appelle à la paix dans son message de Pâques / Le 12h30 / 2 min. / le 9 avril 2023

Volonté d'unir chrétiens d'Occident et d'Orient

Rome voudrait surtout réussir à préserver ses liens avec les orthodoxes russes. Ces liens ont été très sérieusement secoués par la guerre en Ukraine, alors qu’ils étaient dans une phase favorable avant le 24 février 2022, date du début de l'invasion russe.

Un connaisseur, interrogé par le quotidien La Croix, parle même d’une véritable "fascination pour Moscou" de la part de Rome. Pour l’Eglise catholique, le Patriarcat russe représente une clé pour unir tous les chrétiens d’Orient et d’Occident.

Voilà pourquoi le Vatican a patiemment tissé des relations de confiance, au cours des dernières décennies, avec ce centre spirituel et ses 165 millions de fidèles. La crainte de Rome serait donc la rupture définitive de ces liens, qui reposent notamment sur la défense commune de valeurs chrétiennes.

Trouver l'équilibre

Mais ces valeurs sont désormais plus difficiles à défendre, surtout lorsqu'on connaît le soutien moral que l’Eglise moscovite offre à l’effort de guerre du Kremlin. Dans les couloirs du Vatican, on espère que la rupture avec les frères de Moscou ne sera que temporaire.

L’enjeu pour Rome est donc maintenant de trouver la ligne de crête qui permettra à la fois de défendre des valeurs comme la paix et la justice, tout en maintenant de bonnes relations œcuméniques avec l’Eglise va-t-en-guerre. Un véritable exercice d’équilibrisme ecclésial et diplomatique.

Sujet radio: Matthias Wirz

Adaptation web: ami

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