"Nos pays membres ont approuvé des mesures qui peuvent ajouter jusqu'à 50 milliards de dollars (environ 45 milliards de francs) à la capacité de prêt de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement, filiale de la Banque mondiale, ndlr) au cours des dix prochaines années", a ainsi annoncé le président de la Banque mondiale, David Malpass, dans un communiqué publié mercredi soir.
Ces mesures doivent permettre à la Banque mondiale de disposer de moyens financiers supplémentaires pour aider les pays dans le besoin, notamment à travers une mobilisation plus massive de fonds privés.
"Un effort mondial" demandé
"L'importance des ressources concessionnelles (prêts octroyés par la Banque mondiale, ndlr) et des investissements du secteur privé a été pleinement reconnue. Cela reste encore bien en deçà des besoins en ressources pour le développement et le climat. Répondre à ces besoins nécessitera un effort mondial", a ajouté David Malpass.
Ces évolutions ont été adoptées lors du comité de développement de la Banque mondiale et du FMI, qui regroupe 25 ministres des Finances, après une réunion, mercredi matin, de 13 d'entre eux et à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Réforme lancée en octobre
La réforme de l'institution, née de la conférence de Bretton Woods de juillet 1944, mais aussi, plus largement, des banques de développement, avait été lancée en octobre sous l'impulsion de certains pays membres, notamment des États-Unis.
Un "travail constructif supplémentaire" doit être désormais réalisé "pour franchir des étapes importantes" d'ici les prochaines réunions du FMI et de la Banque mondiale, qui se dérouleront en octobre à Marrakech", a indiqué le président de ce comité et ministre des Finances des Emirats Arabes Unis Mohamed bin Hadi Al Hussaini, dans un communiqué distinct.
Il a précisé que le conseil d'administration et la direction de la Banque mondiale devront finaliser "un plan de travail avec des mesures détaillées à prendre".
D'ici là, des mesures supplémentaires devraient être prises lors de la conférence internationale sur l'aide financière aux pays du Sud, qui se tiendra les 22 et 23 juin à Paris.
Le chantier de la restructuration de la dette
Par ailleurs, sur le sujet très attendu de la restructuration de la dette des pays à bas revenus et émergents, le FMI et la Banque mondiale ont annoncé des travaux visant à accélérer le processus et les rendre plus efficaces.
Le communiqué ne fait toutefois pas mention spécifiquement de la Chine, l'un des principaux créanciers de ces pays, et à laquelle il est reproché un manque de transparence et de volonté pour parvenir à restructurer ces dettes.
afp/ami
Changement à la tête de la Banque mondiale
La réforme est engagée alors que l'institution doit changer de président avant l'été, David Malpass ayant démissionné. Son manque d'action sur le front climatique, notamment, avait fait l'objet de critiques.
Un seul candidat est en lice pour lui succéder: Ajay Banga, le candidat américain, d'origine indienne, qui est selon la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, "le bon dirigeant pour (...) accélérer notre travail afin de faire évoluer cette institution".
Elle avait salué mercredi matin "des réalisations très significatives", indiquant notamment que "la mission de la Banque [mondiale] soulignait désormais l'importance de l'inclusion, de la durabilité et de la résilience aux chocs mondiaux dans la réalisation de ses objectifs". Elle avait aussi appelé à garder la dynamique au cours de l'année, avec "des réformes supplémentaires".