Alain Berset: "Nous ne sommes pas indifférents à ce qu'il se passe dans le monde"

La Suisse présidera le Conseil de sécurité de l'ONU en mai. Ce sera l'occasion de lancer un débat sur la protection des populations civiles. "Le respect du droit humanitaire, la protection des populations civiles dans les zones de conflit, la possibilité d'avoir accès à de l'eau, de la nourriture et aux soins de base sont essentiels", a déclaré samedi Alain Berset.

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Parmi les zones de conflit sur la planète figure l'est de la République démocratique du Congo. C'est la raison du voyage du conseiller fédéral. "J'ai voulu aller sur place pour me rendre compte de la situation, ce qu'il s'y passe et s'y réalise. Pour, aussi, porter tout cela dans le débat au Conseil de sécurité", explique-t-il.

Un climat dans lequel "tout change tout le temps"

Quels sont les enseignements qu'en tire le Fribourgeois? Il évoque une région des Grands lacs "extrêmement complexe", notamment en raison de ses frontières entre plusieurs pays, la RDC, le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.

"Ce qui m'a frappé aujourd'hui, c'est de ressentir un climat dans lequel, en quelque sorte, tout change tout le temps. Il y a des conflits, avec plus d'une centaine de groupes armés actifs dans la région. Ce qui, naturellement, pose un immense problème pour les populations civiles et pour la gouvernance. C'est cela qui m'a marqué d'abord aujourd'hui à Goma."

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Alain Berset raconte avoir visité le camp de Bushagara, qui accueille des déplacés internes, qui ont fui leur ville ou village à cause des violences. "C'était un moment très fort de rencontrer ces familles", dit-il, précisant qu'elles sont au nombre de 3000.

Une tradition helvétique de médiation et de paix

Le ministre socialiste tient à saluer "le travail extrêmement important de toutes les organisations sur place – y compris de la Suisse". Le pays participe d'ailleurs à l'action onusienne de maintien de la paix en RDC. Pour Alain Berset, cet engagement s'inscrit dans la tradition helvétique "pour la médiation et la paix".

"Nous ne sommes pas indifférents à ce qu'il se passe dans le monde. Partout où la Suisse peut apporter sa contribution et son expérience, je crois que c'est une bonne chose", soutient le conseiller fédéral.

"Pas d'agenda caché"

Le président de la Confédération s'était déjà rendu en début d'année au Mozambique et au Botswana. Selon lui, la Suisse est reconnue dans les pays qu'il a visités pour ses engagements en faveur de "la paix, la médiation, le dialogue, le droit humanitaire et la protection des populations civiles".

Il ajoute qu'un autre facteur donne au pays une place et un rôle important: "Contrairement à certains autres [pays], on n'a pas d'agenda caché", lance Alain Berset. "Nous sommes un acteur important sur le plan multilatéral, qui compte, mais qui n'est pas une super-puissance."

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Propos recueillis par Coraline Pauchard
Adaptation web: Antoine Michel