Trois travailleurs humanitaires tués au Soudan, les troubles se poursuivent à Khartoum
L'armée et les paramilitaires qui s'affrontent depuis samedi au Soudan ont annoncé ouvrir dimanche à 16h des "couloirs humanitaires" pour évacuer les blessés "pendant trois heures", se gardant des deux côtés un "droit de riposte en cas de violation" de l'accord.
Les combats, dans les rues de Khartoum, de plusieurs autres villes et même depuis le ciel à cause des bombardements, ont tué au moins 97 civils et des "dizaines" de combattants des deux camps, selon des médecins qui dénoncent réquisitions d'ambulances, routes barrées et la mort de plusieurs praticiens dans les violences.
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Parmi eux figurent trois travailleurs humanitaires du Programme alimentaire mondial, dont le siège est à Rome. "Nous sommes obligés de suspendre temporairement nos opérations au Soudan le temps d'analyser l'évolution de la situation sécuritaire", a indiqué dimanche sa directrice Cindy McCain.
Ils ont été tués "samedi en accomplissant leur travail au Darfour-Nord", dans l'ouest près du Tchad, qui a fermé sa frontière samedi à cause des violences, a précisé l'ONU dans un communiqué. Les responsables de la mort des trois humanitaires doivent être "traduits en justice au plus tôt", a réclamé dimanche le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Sauver des vies
"Le PAM est engagé dans l'assistance à la population soudanaise, qui fait face à une terrible insécurité alimentaire, mais nous ne pouvons pas faire notre travail, qui sauve des vies, si la sécurité de nos équipes et partenaires n'est pas assurée", regrette Cindy McCain. Des avions utilisés pour les opérations du PAM ont également été endommagé samedi à l'aéroport international de Khartoum.
"Les travailleurs humanitaires sont neutres et ne devraient jamais être des cibles. Menacer nos équipes rend impossible de travailler en sécurité", rappelle-t-elle en demandant aux parties en conflit de trouver un accord pour "assurer la sécurité des travailleurs humanitaires sur le terrain". Ceci permettrait de "poursuivre l'assistance humanitaire qui sauve des vies aux gens au Soudan. Ils restent notre principale priorité", conclut la directrice du PAM.
Agences/rad