Deux attaques attribuées au groupe Etat islamique font des dizaines de morts en Syrie

Le groupe djihadiste a "tué 36 personnes dimanche pendant qu'elles ramassaient des truffes du désert dans l'est d'Hama (ouest, ndlr)", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, précisant que 17 d'entre elles étaient des combattants pro-régime. L'OSDH avait dans un premier temps avancé un bilan de 26 morts, confirmé plus tard par l'agence officielle Sana.

Dans la province de Deir Ezzor (est), des hommes suspectés d'appartenir à l'organisation ultraradicale et juchés sur des motos ont ouvert le feu et tué quatre bergers, avant de s'emparer du bétail, a ajouté l'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. Deux bergers ont par ailleurs été enlevés, selon la même source.

Sana a par la suite fait état de cinq bergers tués dans cette attaque, ajoutant que les assaillants avaient ouvert le feu sur le bétail, tuant 250 ovins. Dans la même province, les corps décomposés de deux civils ont été retrouvés. Selon l'OSDH, ils avaient été tués quelques jours plus tôt par des membres de l'EI, pendant qu'ils ramassaient, eux aussi, des truffes des sables.

Attaque contre les récolteurs de truffes

Plus de 230 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis début février en ramassant des truffes des sables revendues à prix d'or, lors d'attaques de combattants de l'EI dans le désert ou dans des explosions de mines, selon un décompte de l'OSDH.

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L'EI, qui a contrôlé de vastes territoires à partir de 2014 en Syrie, a été défait territorialement en mars 2019 dans ce pays par une coalition internationale antidjihadiste dirigée par les Etats-Unis et les Kurdes. Depuis le début d'année, des cellules de l'EI éparpillées dans le désert y ont cependant multiplié les attaques meurtrières. Les djihadistes s'en prennent notamment à des habitants qui vont chercher des truffes dans des zones reculées, relève l'OSDH.

Une activité lucrative dans une économie en ruine

Dans un pays à l'économie dévastée par plus d'une décennie de guerre et de lourdes sanctions internationales et où le salaire mensuel moyen est de 18 dollars environ, la récolte des truffes peut représenter un gagne-pain très intéressant.

Le kilo de truffes coûte en effet de 5 à 25 dollars, selon la taille et la qualité. Moins parfumées que les truffes françaises ou italiennes, les truffes des sables syriennes sont considérées parmi les meilleures au monde et ne peuvent être ramassées qu'à la saison des pluies, entre février et avril.

Malgré les fréquentes mises en garde des autorités, cette activité à haut risque se poursuit. Mi-février, 68 personnes, dont 61 civils et sept militaires, avaient été tués dans l'est de la province d'Homs (centre) dans une attaque attribuée à l'EI.

ats/ami