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Deux mois après le séisme, l'importance du soutien psychologique en Turquie

En Turquie, après les deux puissantes secousses qui ont dévasté le sud et l’est du pays en février, des centaines de milliers de rescapés survivent sur la zone. [EPA/Keystone - Erdem Sahin]
Le séisme en Turquie a eu des conséquences psychologiques sur la population / La Matinale / 2 min. / le 18 avril 2023
En Turquie, après les deux puissantes secousses qui ont dévasté le sud et l’est du pays en février, des centaines de milliers de rescapés survivent sur la zone. Sur place, les ONG et initiatives de la société civile organisent la prise en charge psychologique des habitants dans des conditions précaires.

Des éclats de rire fusent. Une nuée d’enfants courent dans tous les sens dans les allées étroites d’un camp de Narlica, un quartier défavorisé situé dans la ville d’Antakya, où les bâtiments ont été entièrement vidés.

Avec douze autres membres de l’ONG Humanitarian Crew, Emrah Gökalp, psychologue, prend en charge le suivi des rescapés du séisme. Elle observe la poursuite des symptômes post-traumatiques, qui parfois deviennent chroniques. "Les rescapés du séisme ont perdu des proches, mais on constate sur le terrain que les personnes n’ont pas encore pu entamer la phase de deuil, et qu’elles manifestent tous types de troubles anxieux", explique-t-elle mardi dans La Matinale.

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"J'ai parfois l'impression que la terre tremble"

Difficulté à dormir, flash-back, perte de mémoire, irritabilité ou encore symptômes dépressifs: les différents témoignages recueillis par la RTS font état d’un stress continu. Originaire de la région d’Antakya, Melis a réussi à déménager à Ankara, avec son fils et son mari. Bien qu’elle soit désormais en sécurité, elle n’a toujours pas surmonté le choc.

"Nous subissons tous encore les effets de ce traumatisme. Par exemple, j'ai parfois l'impression que la terre tremble quand je suis assise. Si nous voyons un objet bouger, on se demande si c'est un séisme". Cette mère de famille a beau savoir qu’elle ne se trouve pas sur une zone sismique, son cerveau ne considère plus cette information comme fiable.

Perte de  l'attention médiatique

"Même à Ankara, quand je marche dans la rue et que je passe à côté d’un immeuble élevé, j’ai peur. Je me dis que s’il y avait un séisme à ce moment précis, l’immeuble risque de s’effondrer dans la longueur, et j’essaie automatiquement de calculer jusqu’où le bâtiment s’effondrerait", poursuit-elle.

Depuis le lancement de la campagne électorale, les villes de la zone sinistrée ont perdu l’attention médiatique. L’assistance en produits de base a également considérablement diminué. Les habitants d’Antakya se résignent à devoir attendre des mois, voire des années, avant de pouvoir réintégrer un logement décent. A un mois des élections législatives et présidentielle du 14 mai, ils ne cachent plus leur colère contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

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Céline Pierre-Magnani/hkr

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