"Une force de police s'est présentée dans le siège principal du parti (à Tunis) et ordonné à tous ceux qui s'y trouvaient d'en sortir avant de le fermer", a affirmé l'un des dirigeants d'Ennahdha, Riadh Chaibi.
"La police a aussi fermé les autres bureaux du parti partout dans le pays et interdit toute réunion dans ces locaux", a-t-il ajouté.
Cette mesure a été prise au lendemain de l'arrestation du chef du parti, Rached Ghannouchi, à son domicile à Tunis.
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"Pluralisme politique"
L'Union européenne, un partenaire clef de la Tunisie, a affirmé suivre "avec beaucoup d'inquiétude les derniers développements" dans le pays, "notamment l'arrestation de Rached Ghannouchi ainsi que les informations concernant la fermeture du siège du parti Ennahdha à Tunis".
Bruxelles a rappelé "l'importance du respect des droits de la défense ainsi que du droit à un procès équitable". Et concernant la fermeture des locaux d'Ennahdha, l'UE a souligné "le principe fondamental du pluralisme politique", estimant que tous ces éléments étaient "essentiels pour toute démocratie" et constituaient "la base du partenariat de l'Union européenne avec la Tunisie".
Depuis novembre 2012, la Tunisie bénéficie du statut de partenaire privilégié de l'UE qui l'a accompagnée dans le processus de transition démocratique entamé après la révolution de 2011 en lui fournissant de nombreuses aides et un accès facilité au marché unique européen.
Une menace de guerre civile
Rached Ghannouchi, 81 ans, qui dirigeait le Parlement dissous, est l'opposant le plus en vue à être arrêté depuis le coup de force du président Kais Saied qui s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.
Son arrestation survient après des déclarations rapportées par des médias, dans lesquelles Rached Ghannouchi a affirmé ce week-end que la Tunisie serait menacée d'une "guerre civile" si l'islam politique, dont est issu son parti, y était éliminé.
Une source au ministère de l'Intérieur citée par les médias tunisiens a confirmé que l'arrestation de Rached Ghannouchi était liée à ces déclarations. Selon Riadh Chaibi, deux autres responsables d'Ennahdha, Mohamed Goumani et Belgacem Hassan, ont également été arrêtés lundi soir.
afp/hkr